Marches pacifiques estudiantines : « Pas de présidentielle avant le départ  de tous les anciens responsables »

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28e marche des étudiants à Alger. Ph :Fateh Guidoum / PPAgency

Des marches pacifiques estudiantines, organisées  dans plusieurs wilayas en soutien au mouvement populaire (Hirak) du  22 février dernier, ont été marquées par le rejet de toute élection  présidentielle avant le départ de « tous les responsables et anciennes  figures du système »,  a –t-on  constaté. A Oran, des dizaines d’étudiants ont appelé au « départ de tous les anciens  symboles du régime », soulignant que cette revendication était un préalable  à l’organisation d’un scrutin présidentiel.

Rejoints par des enseignants et  des citoyens, ils ont insisté sur la nécessité du « départ des figures de  proue du système et de remettre le pouvoir au peuple ». Brandissant l’emblème national, les jeunes manifestants ont scandé les  slogans habituels appelant à « la mise en place d’un Etat civil », « la fin du  régime des bandes » et à « la remise du pouvoir au peuple ».  Aussi, ils ont revendiqué « la liberté d’expression » et « la levée des  contraintes sur le 4ème pouvoir », et rejeté « des élections avant le départ  de la issaba (de la bande) ». Dans la wilaya de Mostaganem, un rassemblement d’enseignants, d’étudiants  et de citoyens a été organisé à la place de l’Indépendance, au chef-lieu de  wilaya, pour appeler au départ de tous les symboles du système, insister  sur le caractère civil et républicain de l’Etat, et réitérer leur soutien  aux revendications du Hirak. Les enseignants et les étudiants avaient  précédemment dans la journée organisée un débat sur les derniers  développements de la scène politique nationale au sein du campus  universitaire.  Dans la wilaya de Nâama, une vingtaine d’étudiants à peine a pris part à  un sit-in à la place de l’Indépendance, proche du centre universitaire pour  exiger l’instauration d’un Etat de droit. Dans l’est du pays, des petits groupes d’étudiants, auxquels se sont  joints des anonymes, ont marché pacifiquement, réitérant leur « refus »  d’organiser la présidentielle « tant que les anciens symboles du régime sont  maintenus ». A Constantine, une soixantaine de personnes, entre étudiants et autres, a  défilé en scandant des slogans tels que : « presse libre, justice  indépendante », « FLN, RND dégage » et « pas d’élections avec les gangs ».  Dans la wilaya de Sétif, ils étaient environ 30 étudiants, entre  enseignants universitaires et autres citoyens, à se rassembler pour  réclamer, une nouvelle fois, le « changement du système » en lançant des  « vive l’Algérie », « Ya chahid soit serein, nous poursuivons la lutte » et  autres slogans réfutant la situation politique actuelle. Les manifestants  ont également distribué des livrets en arabe et en français faisant  ressortir des propositions émises par certains professeurs d’université,  appelant à la désignation de représentants du Hirak dans les différentes wilayas du pays, un amendement de la Constitution avant la prochaine  élection présidentielle et une révision de la loi électorale. Les manifestants à Annaba, qui n’excédaient pas 50 personnes, se sont  regroupés sur le Cour de la Révolution, au centre-ville. Ils ont scandé,  brandissant le drapeau national, des slogans rejetant l’élection  présidentielle « en présence des symboles du gang », de même qu’ils ont fait  état de leur refus du dialogue « formel » initié par l’instance dirigée par  Karim Younis. A Skikda aussi, des centaines de citoyens se sont joints aux étudiants  dans une marche pacifique, exigeant le départ des responsables de la  wilaya, en particulier après les inondations importantes qu’a connues la  ville et ses environs suite aux dernières intempéries, lesquelles ont mis à  jour, selon eux, la « politique de bricolage » appliquée par les autorités

locales. Les manifestants ont également scandé des slogans critiquant les autorités  locales, tels que : « wilaya corrompue, ils ont vendu le pays », « vous avez  sali le pays, bande de voleurs », en arpentant Didouche Mourad, la rue  principale de la ville, avant de s’arrêter devant le siège de la commune,  au milieu d’un dispositif sécuritaire important. Dans le centre du pays, les marches estudiantines ont été notamment  observées dans les wilayas de Béjaia et de Tizi Ouzou, au cours desquelles  les jeunes manifestants ont réaffirmé leur soutien aux revendications du  mouvement populaire en faveur d’un changement radical du système et d’une  période de transition nécessaire à la mise en place des conditions à même  de jeter les jalons d’un Etat démocratique et de droit. Les marcheurs ont réitéré, à travers des slogans scandés ou écrits sur des  banderoles et des pancartes, leur rejet de la présidentielle avec la  Constitution actuelle, avant une période de transition et l’élaboration  d’une nouvelle Constitution qui rassemblera tous les Algériens ». « Liberté de la presse et de la justice », « transition démocratique et  citoyenne », « pour un Etat civile », « libération des détenus d’opinion »,  sont les principales revendications mises en avant lors de ces  marches.

Tassadit Ouknouh