Tunisie:  Des partis politiques appellent à mettre la Justice à l’abri de l’instrumentalisation

0
746

 

Plusieurs partis politiques tunisiens ont appelé  à mettre le pouvoir judiciaire à l’abri de toute instrumentalisation et des  querelles électorales, et ce, suite à l’émission, vendredi, par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de deux mandats de dépôt à l’encontre des  frères Nabil et Ghazi Karoui, rapportent dimanche des sources médiatiques tunisiennes.

Lors d’une conférence de presse organisée samedi par le parti « Au Cœur de  la Tunisie », le dirigeant de cette nouvelle formation politique, Iyadh Elloumi a déclaré que la justice et l’institution sécuritaire ne sont pas impliquées dans les manœuvres « fomentées » contre le candidat à la  présidentielle, Nabil Karoui, président du parti, accusant « le chef du gouvernement Youssef Chahed et ses complices d’être derrière son arrestation ». « Nabil Karoui est le premier détenu politique après la révolution », a-t-il  dit, estimant que son arrestation constitue une affaire politique par excellence. Selon lui, le juge d’instruction au Pôle judiciaire et financier n’a pas délivré un mandat de dépôt mais il a uniquement ordonné quelques mesures  préventives, notamment l’interdiction de voyage et le gel des avoirs. « L’émission par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de deux mandats de dépôt contre Ghazi et Nabil Karoui vise à perturber le processus électoral à l’instigation de Youssef Chahed, candidat à la présidentielle »,  a-t-il affirmé, cité par l’agence TAP. Elloumi s’est félicité, dans ce contexte, de la position de plusieurs concurrents de Nabil Karoui, en lice pour le scrutin présidentiel qui lui ont apporté leur soutien dont notamment Abdelfattah Mourou, Hatem Boulabyar et Abdelkrim Zbidi. De son côté, le mouvement Ennahdha a publié une déclaration dans laquelle  il invite toutes les parties concernées à apporter les clarifications nécessaires sur les bien-fondés des procédures engagées à l’encontre des frères Karoui. Le parti se dit attaché à l’indépendance du service public et à le tenir à l’écart des tiraillements politiques.