Panel: Une charte engageant les candidats à la Présidentielle à appliquer les  recommandations de la Conférence nationale de dialogue

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 Le Coordinateur général de l’Instance de  dialogue et de médiation, Karim Younes, a affirmé samedi à Alger la  détermination de son Instance à élaborer une charte d’honneur, engageant  les candidats aux prochaines élections à appliquer les recommandations de la Conférence nationale de dialogue.

Lors de la cérémonie d’installation du Conseil consultatif de l’Instance  de dialogue et de médiation, composé de sages, d’experts, d’universitaires et d’acteurs du Hirak populaire, M. Younes a mis en avant « la détermination de son Instance à élaborer une charte d’honneur, en vertu de laquelle les  candidats à la prochaine échéance électorale s’engagent à respecter et à appliquer les recommandations de la Conférence nationale de dialogue et de médiation ». M. Karim Younes a affirmé que le Conseil consultatif constitue « une force  de proposition pour l’Instance, par le biais de la concertation et l’échange d’opinions », soulignant que le Conseil est composé « d’élites nationales, en l’occurrence des universitaires, des intellectuels, des professionnels, et des acteurs de la société civile, ainsi que d’anciens  cadres qui continuent à servir le pays avec abnégation et loyauté ». L’adhésion de ces personnalités à l’Instance nationale de dialogue et de médiation « a été dictée par leur conviction de l’importance de répondre à l’appel du pays pour la recherche d’une voie consensuelle, à même de faire  sortir l’Algérie de la crise politique actuelle, et partant garantir une élection transparente et régulière, à la faveur d’un mécanisme indépendant qui se verra confier la mission de préparation, d’organisation et de surveillance de l’élection, et d’annonce des résultats ». Cette voie, a-t-il poursuivi, « doit tenir compte des revendications du  Hirak populaire, appelant à un changement radical du régime politique, à travers un dialogue constructif, comme valeur constitutionnelle et mécanisme efficient pour réaliser les nobles objectifs escomptés ». M. Karim Younes a rappelé, dans ce sens, le parcours franchi par l’Instance qui depuis son installation veille à défendre « tout ce qui se rapporte aux mesures d’apaisement, condition sine qua non pour la  réalisation des objectifs du dialogue », notant que l’Instance a pour mission « d’écouter les différents acteurs de la scène politique nationale pour la sortie de crise, en sus de conférer un caractère légal aux structures et institutions de l’Etat et de gérer les affaires publiques, conformément aux exigences de la démocratie participative ». « L’Instance ne détient aucune plateforme préétablie mais elle repose  essentiellement sur les différentes plateformes proposées par acteurs de la société civile, les partis politiques et les personnalités nationales outre les résultats de médiation et de dialogue ». « Elle s’attèlera à examiner toutes les propositions et les recommandations à l’effet de les concrétiser », a affirmé M. Younes. « L’Instance qui n’a pas de représentants à l’étranger est ouverte à toute initiative à même de répondre aux revendications de la communauté  algérienne à l’étranger, » a souligné M. Younes. Des étudiants universitaires dont la majorité du mouvement de jeunesse « RAJ » ont protesté devant le Centre culturel Larbi Ben M’hidi lors de l’installation du Conseil consultatif pour exprimer leur refus d’être représenté par les organisations estudiantines. « Seul le peuple a le droit d’établir un Etat algérien conformément aux aspirations du Hirak », ont il affirmé. Ils ont également exprimé leur « soutien à l’Armée nationale populaire ». Les membres de l’Instance ont invité ces étudiants  à l’intérieur de la salle de réunion pour écouter leurs préoccupations. Dans ce cadre, M. Younes a rappelé que « l’Instance avait demandé, dès sa création, la concrétisation de mesures d’apaisement ainsi que le départ de l’actuel gouvernement ». Dans un point de presse, Amar Belhimer président de la commission politique de l’instance a fait savoir que le conseil consultatif a pour mission d’animer un dialogue global et de rédiger les résolutions du dialogue dans une plateforme à soumettre au pouvoir en place. Ses membres partagent des visions communes comme la préservation de l’unité nationale, des institutions de l’Etat dont l’armée nationale. Il a profité de l’occasion pour affirmer que les membres du panel « perçoivent aucun dinar pour la tache qu’ils assument ». « Nous sommes des patriotes volontaires qui ne veulent que le bien pour la nation. Nous ne servons ni l’ancien pouvoir ni l’actuel. Nous avons accepté cette mission à condition de rompre avec l’ancien système car nous sommes pratiquement tous ses victimes. Nous n’avons pas par contre de revanche à prendre. Notre arme c’est le dialogue » a-t-il soutenu. Les membres, poursuit-il « partagent les mêmes principes, à savoir la démocratie participative, la transparence et la neutralité ». Belhimer a souligné que le conseil consultatif traduit une large représentativité socioprofessionnelle et jusqu’à présent aucun membre n’a été contesté ». Selon lui, « hormis le départ du Chef de l’Etat, tout le reste est faisable, y compris le changement du Premier ministre et de son équipe ». Il a assuré qu’il reste optimiste quant à la satisfaction des mesures d’apaisement. D’après lui, l’autodissolution de l’instance n’est pas une hypothèse à prévoir. « La solution passerait par des compromis et le temps donnera raison aux partisans du dialogue », a-t-il renchéri. Invité à se prononcer sur la durée que prendra le dialogue, il a annoncé que l’instance devrait organiser la conférence nationale avant la fin de l’année. « C’est la que seront adoptées les propositions du hirak et de l’ensemble des acteurs politiques et du mouvement associatif », a-t-il précisé.

 

Moussa. O / Ag