USMA:  A quand le dénouement de la crise ?

0
980

 

 En plus d’être extrêmement délicate et complexe, la situation inextricable dans laquelle se trouve actuellement l’USM Alger est inédite.

Inédite dans la mesure où jamais un champion d’Algérie sortant n’a été menacé dans son existence quelques semaines seulement après son sacre. Un club qui prétendait viser les sommets, s’est brutalement retrouvé en faillite, ses comptes gelés après l’incarcération de son actionnaire majoritaire, Ali Haddad. Du jour au lendemain, le club ne pouvait plus payer ses échéanciers, ni ses joueurs. Son chargé de la communication, tirant la sonnette d’alarme il y a quelques jours, avait publié sur les réseaux sociaux un message inquiétant dans lequel il dénonçait l’abandon du club à son triste sort. Les supporters, quant à eux, ont beaucoup de mal à s’organiser et à se mobiliser en cette période estivale, peu encline il est vrai aux rassemblements. Les rares sit-in organisés devant le siège de la Wilaya et celui de ce  jeudi tenu au niveau du Ministère de la justice, n’ont pas attiré grand monde, il faut l’avouer. Visiblement, les fans ne semblent pas mesurer la précarité dangereuse dans laquelle se débat leur club. Les autres actionnaires de l’USMA, de leur côté, brillent par leur absence sur la scène médiatique. Ils communiquent rarement attendant un signe de l’extérieur qui tarde à venir. Le Ministre de la jeunesse et des sports, Raouf Bernaoui a beau tranquilliser les Usmistes en leur assurant la prochaine levée du gel des comptes du club. Mais pour le moment, il n’y a rien de concret. Une situation frustrante surtout lorsqu’on sait qu’un important repreneur privé (l’on parle d’une firme pétrolière), est disposée à racheter les actions de l’ancien propriétaire, le Groupe ETRHB. Alors où se situe le blocage ? Difficile de répondre à cette question, du moment que personne au niveau du club ne peut nous éclairer pour situer les responsabilités. L’on parle du chantage de la famille Haddad qui ne veut pas vendre ses parts sans obtenir au préalable des garanties pour récupérer son argent. Avec le gel de tous ses comptes, la situation s’est compliquée davantage au moment où les pouvoirs publics font trainer les choses (sciemment ?) pour se venger du club et de ses supporters réputés pour être des anti système. En tout cas, leur mauvaise volonté est dénoncée par les fans. Le CSA dont le rôle est important dans le règlement du conflit, pose également problème. Son président Said Allik, l’ex-numéro un du club, qui occupe actuellement le poste de directeur sportif du CRB, ne veut pas organiser son AG pour quitter le club comme le souhaite la majorité des membres du Conseil d’Administration. Une question de revanche pour Allik qui est sorti par la petite porte de l’USMA. Mais il faut dire que l’homme par sa posture jusqu’au-boutiste, a perdu tout l’estime qu’il avait chez les supporters. Il est tombé de son piédestal à l’USMA, alors qu’il avait fait beaucoup pour ce club. Dans ce micmac, le grand perdant c’est évidemment le club dont l’avenir est sérieusement compromis. Si la situation ne se décompte pas dans les jours à venir, l’USMA risque de repartir à zéro et perdre tout son acquis réalisé ces dernières décennies. Mais comme on dit, les grands clubs ne meurent jamais. La preuve : en dépit de tous ses difficultés l’équipe a réussi un bon mercato en recrutant des joueurs confirmés comme Belkaroui ou encore Benkhelifa pour ne citer que ces deux joueurs. Comme quoi le label usmiste est toujours vendeur !Après un bon stage de préparation en Tunisie qui au demeurant n’est pas encore fini, la bande de Dziri Billel s’apprête à renouer avec la Ligue des champions africaine. Les Usmistes doivent s’envoler ce mardi au Niger pour y affronter l’AS Sonidep le vendredi pour le compte du match aller du tour préliminaire. Un participation compromise un moment, mais apparemment les dirigeants, on ne sait par quel gymnastique, ont réussi à trouver les ressources nécessaires et assurer leur présence dans cette compétition. Toutefois, cette situation ne peut pas durer éternellement…

Ali Nezlioui