EN:  Un triomphe qui ne doit pas rester sans lendemain

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 Des analystes  français ont estimé dans une émission sportive « After Foot », diffusée sur RMC, que « l’Algérie a tout pour devenir un outsider de la prochaine Coupe du monde ». Encore faut-il qu’elle se qualifie. Ils prévoient par ailleurs, un bel avenir pour cette équipe.

Il est vrai qu’au sortir de la CAN, les Algériens, enivrés par le succès retentissant du Caire, sont gagnés par l’euphorie, la joie et un sentiment d’invulnérabilité tout à fait compréhensible. S’ils déclarent en toute subjectivité que l’Algérie va gagner le prochain Mondial, il ne faut pas trop leur en vouloir, ils ne sont pas encore descendus de leur nuage. L’ivresse du succès peut leur monter à la tête et leur faire dire des choses insensées, surtout quand ça vient de fans complètement fada. Mais il ne s’agit pas de ça. Ce sont les autres, les étrangers, censés être objectifs qui pensent que cette équipe a énormément de ressources. Ils n’ont pas hésité à la placer parmi les outsiders pour la prochaine Coupe du monde prévue au Qatar, quitte à choquer l’opinion sportive dans leur propre pays, sachant la haine que peut porter une partie de la France aux Algériens et tout ce qu’ils représentent.

Si on se fie au dictionnaire, la définition du mot outsider, qui est un mot anglais, est le « concurrent qui ne fait pas partie des favoris d’une compétition, mais qui peut tout de même espérer l’emporter ». Exactement comme ce fut le cas de l’Algérie en Egypte pendant la CAN, avec le résultat que l’on connait. Est-ce à dire que les Verts sont entrés dans une nouvelle dimension ? Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Il y a moins d’une année, avant la venue de Djamel Belmadi, l’équipe nationale touchait le fond se faisant humilier pour le premier venue. Aujourd’hui, non plus, ce n’est pas parce que nous avons remporté la Coupe d’Afrique des nations que l’on est subitement devenue la meilleure équipe du monde. En football tout peut aller très vite. On est bien placés pour le savoir. Ce dont on est sûr en revanche, c’est du fait qu’un groupe est né en Egypte. Des joueurs se sont révélés au plus haut niveau. L’on pense notamment à Bennacer, Belaili et Ounès pour ne citer que ceux-là. Mais plus encore, l’équipe nationale s’appuie désormais sur un collectif solide et homogène, où pour une fois le mot famille n’est pas galvaudé. En Egypte, il y avait vraiment une bonne alchimie au sein du groupe. On sentait que rien ne pouvait lui arriver. Tout le monde tirait dans le même sens se sacrifiant, si besoin est, pour les autres. C’est cet état d’esprit qu’il faudra garder désormais dans toutes les circonstances. C’est le plus grand acquis des Verts durant la CAN. Aussi  précieux que le trophée qu’ils ont remporté. Car maintenant, il s’agit de confirmer le renouveau de l’équipe nationale. Le fait d’armes réalisé en Egypte est sensationnel, mais c’est dans la durée que l’on juge une génération. Celle-ci a tous les atouts en mains : le talent, la volonté, l’envie d’aller loin, un coach compétent, consciencieux et sérieux et cerise sur le gâteau, tout un peuple derrière elle. Elle possède également une grande marge de progression et une bonne réserve dans laquelle le coach peut puiser à satiété. Il ne faut pas gâcher cette grande opportunité de marquer encore plus l’histoire. On n’aimerait pas que la CAN soit un exploit sans lendemain. Ce serait vraiment dommage, car il y a chez ce groupe un potentiel formidable. 

Ce n’est pas nous qui le disons…

Ali Nezlioui