EN:  Une équipe est née !

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Algeria's players celebrate their winning goal during the 2019 Africa Cup of Nations (CAN) Semi-final football match between Algeria and Nigeria at the Cairo International stadium in Cairo on July 14, 2019. / AFP / JAVIER SORIANO

 

 Une équipe est née en Egypte et on espère qu’elle vivra longtemps. Longtemps pour ravir ce public qu’il l’a adopté et  aimé passionnément… Jusqu’à la folie.

Au-delà du fin de parcours des Verts durant cette CAN, force est de constater que la bande de Djamel Belmadi a rallié les suffrages mobilisant les foules au-delà de nos frontières. Le fameux One, Two, Three viva l’Algérie, résonne de nouveau dans pratiquement toutes les chaumières. On n’a assisté  un tel engouement pour les Verts depuis la grande épopée brésilienne au cours de laquelle l’équipe nationale a atteint pour la première fois de son histoire, les huitièmes de finales de la Coupe du monde. Par la suite, il y a eu plus de bas que de haut dans une longue traversée du désert caractérisée essentiellement par une instabilité chronique au niveau du staff technique, mais pas seulement. Il y a eu également une lutte des clans chez les joueurs qui a fini par casser l’équipe.  Preuve que les responsables du football de l’époque n’ont pas su surfer sur la vague brésilienne provoquant une fracture qu’on a eu beaucoup de mal à reconstituer. Il a fallu des années de tergiversations, d’atermoiements et de bricolage pour enfin sortir l’équipe nationale de sa léthargie. Une période durant laquelle les Verts ont perdu de leur superbe se contentant de jouer les seconds rôles, s’ils ne se faisaient pas carrément humilier. Puis vint Djamel Belmadi, non pas comme le messie. Mais un choix par défaut, faut-il le rappeler, juste pour mettre un terme à l’incurie et la gabegie qui ont caractérisé le règne de son prédécesseur Rabah Madjer. Ils n’étaient pas nombreux à croire au redressement des Verts sous la conduite de l’ancien coach d’Al Duhail, qui n’avait jamais fait ses preuves en tant que technicien au-delà du petit Etat du Qatar. Mais par sa volonté, son envie et surtout par défi, il a réussi rapidement à faire adhérer les joueurs à son projet. Il est parvenu à rétablir une discipline au sein du groupe, premier jalon de la reconstruction d’une équipe qui vivait, avant sa venue, sous les décombres de la détresse et du marasme. Il faut dire aussi que Belmadi a eu la chance de tomber sur une génération douée  de footballeurs. L’une des plus riches en tout cas. Des joueurs mis dans des bonnes conditions sont capables de soulever des montagnes. Ils l’ont prouvé en Egypte démontrant aussi qu’ils ont du mental. L’équipe nationale peut se targuer d’avoir un riche effectif avec lequel elle peut former deux équipes aussi performantes l’une que l’autre. Il y a même une armée de réserves qui n’a pas eu la chance d’être présente en Egypte pour des raisons évidentes. L’on pense notamment à Soudani, Henni, Belfodil, Chita, Abdellaoui, Bentaleb, Darfelou, Naïdji et tant d’autres qui auraient pu prétendre à une place parmi les 23. Ce serait navrant et dommage de ne pas savoir exploiter toute cette génération pour les échéances à venir, notamment pour le Mondial 2022. La CAN n’est pas une fin en soi. C’est juste le début d’une nouvelle aventure exaltante que l’on espère la plus longue possible pour un groupe dont l’acte de naissance a vu le jour un certain mois de juin 2019, quelque part au Caire.

Ali Nezlioui