L’Algérie a annoncé sa décision de procéder à la ratification de l’accord relatif à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), assurant que l’instrument y afférent sera déposé prochainement auprès du président de la Commission de l’Union africaine (UA).
« L’Algérie annonce sa décision de procéder à la ratification de l’accord relatif à la ZLECAF et l’instrument y afférent sera déposé auprès de la président de la Commission de l’Union africaine », a indiqué hier à Niamey le Premier ministre, Noureddine Bedoui. Intervenant lors des travaux du 12ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, le Premier ministre a précisé que cet acte « témoigne, une nouvelle fois, de l’engagement constant et indéfectible de l’Algérie au profit de l’Afrique et de la réalisation de ses grands chantiers ». Selon lui, ces assises sont « un moment historique qui consacre la détermination de l’Afrique à concrétiser son engagement de libéralisation du commerce et d’approfondissement de l’intégration africaine au service de tous les pays du continent, loin de toute marginalisation ou exclusion ». Le Premier ministre a relevé que l’Algérie « poursuivra son engagement, comme par le passé, et avec la même énergie, dans les négociations en cours et à venir, en faveur du parachèvement de l’ensemble de l’édifice institutionnel africain et de l’approfondissement de l’intégration africaine, avec le même esprit de solidarité et de défense des intérêts de l’Afrique ». Il a ajouté qu’avec l’entrée en vigueur de la ZLECAF, « nos pays réalisent l’une des aspirations majeures de l’agenda 2063 qui vise à faire de l’Afrique un continent émergent et un acteur influent et efficace dans les échanges économiques et commerciaux mondiaux ». La ZLECAF, a-t-il poursuivi, « ne manquera pas d’impulser le développement du commerce y compris intra-africain et de promouvoir la croissance économique et le développement durable en tant que vecteur nécessaire dans l’évolution du monde d’aujourd’hui ». « Il nous revient, de nous atteler, à combattre les inégalités de développement qui subsistent, malheureusement encore, en Afrique et à placer un tel objectif noble au cœur de nos préoccupations, car il y va de l’avenir de la stabilité de nos sociétés et de leur cohésion », a-t-il dit. M. Bedoui a indiqué que sur un plan d’ensemble, « il nous appartiendra d’œuvrer solidairement pour la libéralisation du commerce en Afrique, ne soit pas un facteur de destruction de l’industrie naissante dans le continent, en particulier dans le secteur agricole et manufacturier, mais à l’inverse un instrument puissant d’accompagnement des pouvoirs publics dans leurs efforts de promotion et de densification du tissu industriel ». Il a souligné que « nos pays sont appelés à veiller à ce que la ZLECAF profite d’abord et avant tout aux Africains, aux produits et aux marchandises ouvrés en Afrique, tout en assumant un commerce intra-africain de manière directe, efficace, sans recours aux intermédiaires nos Africains ». « L’attachement de nos pays à ces principes permettra d’abord la promotion du label Made in Africa à l’intérieur du continent, ensuite la conquête d’autre régions du monde, une fois remplies les conditions minimales de compétitivité permettant de s’inscrire dans la chaine internationale de valeurs « a-t-il soutenu.
Pour lui, la ZLECAF « dispose de tous les attributs et atouts nécessaires pour être le véritable moteur de croissance de l’Afrique », faisant observer que « nous devons tous nous attacher à travers le renforcement de notre arsenal juridique commercial, à l’harmonisation de nos politiques économiques et au développements de systèmes de paiement régionaux efficaces et fiables ». Sur un autre plan, M. Bedoui a relevé que la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites « restera toujours au cœur de nos préoccupations, car ces phénomènes négatifs sont de nature à comprendre tout effort de développement national et africain », ce qui souligne, a-t-il ajouté, « la nécessité d’harmoniser nos politiques fiscales et celles relatives à l’investissement ». Il a estimé qu’en s’appropriant la mise en œuvre de la ZLECAf, le continent « gardera entièrement son destin en main et pourra utiliser à bon escient l’existence de la ZLECAF comme un avantage important et un argument de poids » à faire valoir au sein des grandes négociations multilatérales pour le bénéfice commun des nos peuples respectifs et de leur prospérité ». La ZLECAf contribuera à consolider la paix et à « assurer la prospérité de l’Afrique et servira à consolider la paix et à assurer la prospérité », a indiqué, pour sa part, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, relevant que c’est un « projet emblématique et une inestimable réalisation ». Il a indiqué que 54 pays (sur 55 membres de l’UA) ont signé l’accord de la ZLECAf et 27 ratifications ont été enregistrées, affirmant que la croissance économique du contient devra « être plus rapide vu son remarquable potentiel ». Pour lui, elle va favoriser l’échange, l’émancipation de la femme et la prospérité notamment pour la jeunesse, ajoutant que son entrée dans sa phase opérationnelle permettra la réalisation des infrastructures pour l’interconnectivité des territoires. Le commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, a indiqué, quant à lui, que la ZLECAf apportera une « très grande contribution à la paix et à la stabilité de l’Afrique », ajoutant qu’elle permettra aux échanges de se multiplier. « Son impact économique et social sera évident donc, nous aurons énormément de gains en matière d’emploi et de mobilité de main d’oeuvre », a-t-il dit, relevant qu’il y a une détermination politique des Etats membres pour donner un souffre à cette intégration africaine. Lors du Sommet de Kigali tenu en mars 2018, les Etats membres de l’UA signataires de l’Accord portant création de la ZLECAf ont donné un signal fort pour la consolidation et le renforcement des échanges commerciaux intra-africains dans l’objectif de la création d’un marché africain unique. L’idée de la création la ZLECAF avait été déclinée dans le Traité d’Abuja en 1991, qui dispose que les Etats africains doivent renforcer leurs Communautés Economiques Régionales (CER) en intégrant et en coordonnant leurs politiques commerciales. De son côté, le président Nigérien, Mouhamadou Issoufou, a indiqué que la concrétisation de ce projet montrait l’intérêt que « nos Etats et nos peuples attachent à l’accroissement des échanges intra-africains », ajoutant que cette zone offrirait un potentiel immense aux entreprises africaines.Pour lui, la ZLECAf représentait un des processus de l’intégration économique du contient pour la renaissance de l’Afrique ainsi que l’affirmation de l’identité africaine.
T. Benslimane






