Démission de Moad Bouchareb :  L’auteur  de « ceux qui croient empêcher le cinquième mandat peuvent encore rêver » tombe 

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Il fait partie des « B » dont le peuple n’a pas cessé de réclamer le départ depuis le début du mouvement populaire qui se prépare d’ailleurs à connaitre un vingtième vendredi de mobilisation, le 5 juillet.

Arrivé à la tête de l’APN dans des conditions rocambolesques, après un putsch contre Said Bouhadja, le député de Sétif, soutenu par une large majorité, est alors présenté comme le signe du renouveau du FLN, de l’arrivée au pouvoir de la génération post indépendance. Après le « coup d’état médical » contre Djamel Ould Abbas, Moad Bouchareb se voit même confier, par ceux- là même qui l’ont désigné auparavant président de l’APN, Coordinateur provisoire du FLN pour préparer son congrès extraordinaire. Fort de cette double casquette, alors qu’il est contesté par une grande partie des caciques du FLN, Moad Bouchareb se met aussitôt de la partie pour être un des thuriféraires zélés du cinquième mandat de Bouteflika. « Bouteflika souffre par la volonté de Dieu, de l’amour qu’il porte pour le pays » ou encore « ceux qui croient empêcher le cinquième mandat peuvent encore rêver », deux déclaration faites à Oran dans un meeting, font partie de ces outrances langagières qui ont scellé le sort de Moad Bouchareb alors  en pleine ascension. Avec la brusque chute de Bouteflika, Bouchareb est dans la « short list » des responsables dont le nom commence par « B » que le peuple souhaite voir « dégager » Le FLN, dans l’espoir de s’allier les bonnes grâces du Hirak, décide alors de le sacrifier en le « déquillant » d’abord de la direction du FLN, revenue à son ami Mohamed Djamai, élu à l’issue d’un congrès extraordinaire, au sens propre. Pour montrer que la nouvelle direction du FLN est en phase avec le mouvement populaire et tout en accusant les anciens responsables du parti de toutes les turpitudes, Djemai met dans le collimateur Bouchareb en le forçant à démissionner et accepter le sort du bouc émissaire. Après des semaines de résistance, en tablant sur un éventuel renversement du rapport de force, plus que jamais fluctuant, le député de Sétif finit par jeter l’éponge aujourd’hui. Sa démission marque une fin brutale de sa jeune carrière, à l’image de tous les autres personnages qui ont consenti à se damner pour le cinquième mandat. Il reste encore deux autres « B », à savoir Bedoui et Bensalah. 

N.S