CAN 2019 : Algérie-Sénégal, ce soir à 18h:  Un gros morceau pour les Verts

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 L’équipe nationale pourrait composter dès ce soir son billet pour les huitièmes de finales de la CAN. Pour ce faire, les Verts devront battre le Sénégal dans un match considéré à juste titre, comme l’affiche de la poule C.

Les deux sélections sont bien parties pour passer l’écueil des poules,  à la faveur de leur victoire convaincante lors de la première journée, mais elles auront à se disputer la première place, ce jeudi. Une manière aussi de marquer son territoire, d’afficher ses ambitions et de montrer ses crocs à ses concurrents. Deux mastodontes qui s’affrontent, il risque d’y avoir des étincelles pour peu qu’ils se donnent à fond. Mais à ce stade la compétition, ont-ils vraiment besoin de s’écharper dès maintenant ? Rien ne les contraint à vrai dire, à part peut-être l’amour-propre de l’emporter. En football et dans tous les sports d’ailleurs, la règle numéro est d’entrer sur le terrain ou l’arène pour gagner. Peu importe l’enjeu ou l’adversaire. Cela dans l’absolu, mais il faut savoir également se ménager et non pas trop s’exposer au risque d’exploser en plein vol. C’est le dilemme que représente cette confrontation contre les Lions de la Teranga, « un match important, mais pas décisif », comme l’a indiqué le coach national dans sa conférence de presse. « Je refuse de qualifier cette rencontre de finale avant la lettre, on est loin du compte », a-t-il précisé. Dans sa stratégie globale et pour atteindre son but ou du moins s’en rapprocher, Djamel Belmadi a certainement une échelle des priorités. La confrontation contre le Sénégal entre dans la catégorie des intermédiaires. Cela ne l’empêche pas de se focaliser sur ce match car chaque rendez-vous à la CAN a sa propre vérité. « (…) Pour ne pas se perdre dans les calculs futurs, il faut se concentrer sur ce match, c’est la meilleure manière de se préparer, ensuite les choses arriveront comme elles arriveront, ça ne sert à rien de calculer », dira Belmadi un brin fataliste. Il est vrai que dans ce genre de tournoi, personne ne peut maitriser la compétition d’un bout à l’autre. Il y a toujours un facteur imprévu auquel il faudra s’adapter et prendre en considération.  « Toutes les équipes pratiquement ont éprouvé des difficultés en ce début de la compétition. Pour moi, jouer contre le Kenya ou la Tanzanie, c’est la même chose. Le Sénégal ne sera pas un test pour moi, rien n’est sûr en Afrique », enchaine-t-il pour ne pas se mettre une pression inutile sur lui et sur son groupe. Sans être un test décisif, c’est néanmoins un examen blanc pour Mahrez et ses camarades. Il sera très révélateur face aux « monstres » sénégalais dont la valeur individuelle et collective impressionne. C’est incontestablement l’équipe épouvantail de cette CAN, avec les Mané, Koulibaly, Keita, Niang, Sarr et tant d’autres joueurs de haut niveau. Le Sénégal est arrivé à maturité après avoir manqué de percussion et de consistance lors de l’édition précédente. C’est une équipe complète à tous les niveaux, il ne sera pas aisé de la contrer ou de la contourner. C’est probablement pour cette raison que Djamel Belmadi a voulu cacher son jeu. Il refuse de dévoiler ses cartes à un adversaire que les observateurs et les Bookmakers voient déjà sur le toit de l’Afrique. Le fait que le Sénégal n’ait jamais battu l’Algérie durant une phase finale de la CAN, n’est pas vraiment une assurance pour les Verts. Cela «constituera une motivation supplémentaire pour eux. C’est un match difficile », avoue Belmadi.

Reste à savoir avec quel onze le sélectionneur national va-t-il les affronter ? Il faut rappeler que lors de la préparation au Qatar, Belmadi a préparé deux équipes, celle d’abord qui a donné la réplique au Burundi dont le style ressemble à celui du Kenya, et une deuxième pour affronter le Mali dont le jeu est similaire à celui du Sénégal. Il faudra s’attendre donc à quelques remaniements ce soir, avec notamment un renforcement du milieu de terrain par des joueurs plus physiques et à vocation défensive. Il s’agit de consolider ce secteur névralgique pour contrer au maximum les manœuvres des Sénégalais en mode conquérants. En somme, l’on suppose que les Algériens seront moins offensifs que lors du match devant les Kenyans, tout en s’appuyant sur les contres à même de déstabiliser l’arrière-garde sénégalaise. La rencontre pourrait se jouer sur des détails, mais la concentration est primordiale dans ce genre de confrontation au sommet. Ce sera de toutes les manières une bonne expérience pour la suite, peu importe le résultat final.

Ali Nezlioui