Coupe d’Algérie: Les impairs des pouvoirs publics

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Coupe d`Algérie (Finale)/CRB-JSMB

 

La finale de la Coupe d’Algérie disputée ce samedi à Blida entre le CRB et la JSMB, nous renseigne davantage sur la relation conflictuelle, voire épidermique, entre les pouvoirs publics et les supporters.

Le fossé se creuse de plus en plus au point où il est devenu abyssal.  Si par le passé, les hauts représentants de l’Etat ont daigné assister aux finales, acceptant au passage de se faire copieusement sifflés et insultés, cette fois ils ont préféré rester chez eux, livrant le frêle ministre de la jeunesse et des sports, Raouf Bernaoui, à la vindicte populaire et pour se faire humilier à leur place. Il a été « crucifié » par certains joueurs de la JSMB qui l’ont complètement ignoré lors de la cérémonie de la remise des médailles. Des coups de vent qui ont fait le tour des réseaux sociaux et ont été détournés par des malins pour en faire des buzz. Décidément, les pouvoirs publics n’ont plus aucune autorité ni de légitimité dans ce pays. Ce qui s’est passé à Blida dépasse l’entendement et montre que la fracture est immense et incommensurable. Pourtant,  les décideurs du régime ont tout fait pour minimiser de la portée de cette finale. Ils l’ont insidieusement délocalisée à Blida croyant à tort qu’ils pourront maitriser la foule. La débandade qui s’est produit au niveau de la tribune officielle suite à une « attaque » des supporters de la JSMB prouve à quel point ils étaient dépassés. C’est une image désolante et désobligeante qu’on a montré à l’international. Ce qui était censé être la fête du football s’est transformé en un carnaval ridicule et dévalorisant. Pourquoi l’on est tombé si bas ? Puisque les hauts symboles du pouvoir, à leur tête Bensalah et Bedoui ont décidé de boycotter la finale, pourquoi les autorités se sont donnés tout ce mal pour organiser cette rencontre ? Elles auraient du laisser la FAF s’en occuper et programmer ce match au stade du 5-Juillet. Laisser le football aux footballeurs et ne pas se mêler de ses affaires. Tout le monde aurait été gagnant. Les représentants de l’Etat n’auraient pas eu à subir cette humiliation et la finale pouvait se dérouler dans des meilleures conditions, loin des querelles et des revendications politiques. Dans le climat actuel et en ces temps incertains, il est préférable de séparer le sport de la politique. Les gouvernants savent pertinemment qu’ils sont devenus persona non grata chez le peuple en général et dans les enceintes sportives plus particulièrement. Leur présence n’est souhaitée nulle part, mais pathétiques, ils s’agglutinent désespérément à leurs chaises. Par leur entêtement, ils ont quelque peu gâché la finale de la Coupe d’Algérie. Au bout du compte, on retiendra le huitième sacre du CRB, mais aussi le sale quart d’heure passé par les membres du Gouvernement présents au stade Mustapha Tchaker. A méditer…

Ali Nezlioui