Football: Ces dirigeants qui se croient au-dessus de la loi

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La grave crise morale dans laquelle se morfond le football algérien depuis de nombreuses années a crée par la force des choses un microcosme surréaliste où se mêlent complot, corruption, mensonge,  mais aussi l’absurde et la paranoïa.

Mais le plus grave est sans doute cet enclin à tout banaliser au point de pardonner des faits condamnables passibles du pénal. Le dernier épisode en date est la grosse affaire ayant opposé Tarek Arama, le directeur du CSC, au président de la JSK Chérif Mellal. Un feuilleton loin d’être terminé et qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Les deux hommes seront en principe entendus le 10 juin par la commission de la discipline de la LNF. Avec l’enregistrement de leur conversation qui a fait le buzz sur le Net et dans laquelle plusieurs charges pourraient être retenues contre eux, ces deux responsables ne devraient plus activer au sein de leur club respectif, ni dans le milieu footballistique. Ils devraient être suspendus à titre conservatoire, au moins jusqu’à leur comparution devant la commission de discipline. Cela dans un pays qui se respecte. Mais chez nous, Mellal et Arama continuent de vaquer à leurs occupations, comme si de rien n’était. Le premier se permet même le luxe de recruter et de s’afficher avec ses nouveaux joueurs. Quant au deuxième, il n’a nullement été inquiété par sa tutelle, l’entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP), filiale de Sonatrach, alors qu’il a été pris en flagrant délit de mensonge. Pour rappel, Arama a juré par tous les saints et devant un parterre de journalistes qu’il n’a pas parlé à Cherif Mellal avant le match contre l’USMA. Quelques jours plus tard, le fameux enregistrement l’a confondu devant l’opinion publique. Comment dès lors peut-on le croire à l’avenir ? Notre monde est-il devenu si amnésique pour continuer à donner de la crédibilité à ces gens sans scrupules et qui ont voulu tromper l’opinion sportive. C’est ahurissant ce que le football national vit en cette période, à cause de toute cette gabegie qui y règne. Il n’est pas à écarter que ces deux responsables de prestigieux clubs s’en sortent avec une petite réprimande, comme c’est souvent le cas dans des affaires similaires. Certains vont même essayer d’organiser une rencontre entre les deux hommes pour sceller leur réconciliation. Un film qu’on a déjà vu et revu par la passé.Jusqu’à quand va-t-on continuer à subir cette espèce de dirigeants malfaisants qui a mené le football à sa perte ? N’est-il pas temps de prendre le taureau par les cornes et se débarrasser de ces parasites au karcher. Il suffit pour cela d’appliquer la loi et d’en finir une fois pour toutes avec les compromissions qui ont tant porté préjudice à la discipline.

Ali Nezlioui