Le scrutin du 4 juillet annulé: Le corps électoral de nouveau convoqué

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Le Conseil constitutionnel s’est prononcé, hier, par le rejet des deux dossiers de candidature déposés, en vue de la présidentielle du 4 juillet 2019, précisant qu’il revient désormais au chef de l’Etat de convoquer de nouveau le corps électoral.

Le Conseil constitutionnel, réuni, samedi, à l’effet de délibérer sur les dossiers de candidatures pour l’élection du président de la République prévu le 4 juillet 2019, s’est prononcé par le rejet des deux dossiers de candidature déposés auprès de lui, en vertu de deux décisions individuelles datées du 1er juin 2019.

Il a déclaré l’impossibilité de tenir cette élection et la réorganisation de celle-ci de nouveau. Considérant que dès lors que la Constitution prévoit que la mission essentielle dévolue à celui investi de la charge de chef de l’Etat est d’organiser l’élection du président de la République, il y a lieu de réunir les conditions adéquates pour l’organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité en vue de préserver les institutions constitutionnelles qui concourent à la réalisation des aspirations du peuple souverain. Ainsi, il revient au chef de l’Etat de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu’à l’élection du président de la République et la prestation du serment constitutionnel.

Pour de nombreux acteurs politiques, la conjoncture sensible que traverse le pays exige un rapprochement entre toutes les franges du peuple algérien et la classe politique en vue de relever les défis qui se posent, dont notamment la préservation de la sécurité, la stabilité, l’unité nationale et les intérêts suprêmes du pays, tout en affirmant que la stabilité du pays est quelque chose de sacré et qu’elle constitue une ligne rouge à ne pas franchir.

A ce titre, les idées proposées sur la scène nationale sont à même de concrétiser le rapprochement entre les différentes franges de la société populaire et d’ouvrir d’autres perspectives permettant de surmonter fin de sortir sain et sauf de la situation actuelle, ont-ils souligné, mettant l’accent sur l’impératif de faire preuve de sagesse et faire prévaloir l’intérêt suprême du pays et du citoyen. Dans un discours à la Nation à l’occasion du mois  de Ramadhan, le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a appelé à un dialogue «intelligent, constructif et de bonne foi» qui reste «l’unique moyen pour construire un consensus fécond, le plus large possible, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l’organisation, dans les délais convenus, de l’élection présidentielle». Il a indiqué que cette élection est «seule à même de permettre au pays de sortir définitivement et durablement de l’instabilité politique et institutionnelle». Cet appel, souligne le chef de l’Etat, s’adresse à «tous les acteurs nationaux, à l’ensemble des composantes de la classe politique, aux mouvances qui structurent la société civile et à tous ceux qui sont considérés comme exprimant les sentiments d’une frange de la société, ou de ses élites, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, notamment les jeunes et les femmes, de se mobiliser pour la réalisation de cet objectif stratégique national, seul à même de mener notre pays vers des lendemains sûrs et prospères». Un président de la République issu d’une élection incontestable, aura, en effet, «toute la légitimité nécessaire et toutes les prérogatives requises pour concrétiser l’aspiration profonde au changement et satisfaire l’ensemble des revendications populaires légitimes», a-t-il mentionné. Pour Bensalah, les modalités d’organisation, de contrôle et de supervision de ces élections dans toutes les phases de préparation, déroulement et de dénouement, «doivent être au cœur de ce dialogue et faire l’objet d’un large consensus».

Il a assuré que cet objectif «est le seul à même de mener notre pays vers des lendemains sûrs et prospères pour notre peuple et seul à même de lui permettre de déjouer les dangers et les desseins hostiles visant à le conduire vers le vide constitutionnel et l’absence de l’État et à l’entraîner ainsi dans la spirale de l’anarchie et la déstabilisation». Le chef de l’Etat a salué, par la même occasion, les efforts de l’ANP pour «préserver la conception constitutionnelle de l’État, assurer sa continuité et garantir la sécurité et la stabilité du pays». Il a ainsi rendu un «vibrant hommage» à son commandement pour «la lucidité de son engagement aux côtés de notre peuple, dans cette phase cruciale de son histoire, et sa détermination à faire face aux agissements hostiles à la patrie, à son intégrité territoriale ainsi qu’aux tentatives visant à porter atteinte à la sécurité nationale du pays et à mettre en danger son unité nationale».

Evoquant les marches populaires, Bensalah a indiqué qu’il s’agit d’une étape «qualitativement nouvelle, qui se déroule dans le calme et de façon pacifique, une étape durant laquelle notre peuple a fait montre d’un haut niveau de conscience et de maturité, manifestant ses revendications et ambitions légitimes à travers un comportement civilisé, qui a forcé l’admiration du monde entier». Il a ajouté que «la voix du peuple a été entendue».

Elle a trouvé en l’État réactivité positive, promptitude et compréhension à l’égard des revendications, aspirations et attentes de notre population», soulignant que «le processus de changement connaît, au quotidien, des avancées incontestables». «Au cœur des revendications populaires, la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics, a ainsi connu une accélération qui laisse entrevoir une prise en main déterminée par la Justice des dossiers qui ont défrayé la chronique, mais aussi et surtout une action méthodique, inscrite dans la durée et induisant un impact salutaire sur l’économie nationale, débarrassée de l’impact néfaste des pratiques qui ont profondément gangréné son fonctionnement», a encore relevé Bensalah dans son message. «Il va sans dire, cependant, que l’intérêt suprême du pays, impose la préservation de l’État, le respect des Institutions, ainsi que la sauvegarde de la sécurité et de la stabilité du pays et ce quelles que soient les circonstances», a-t-il insisté, estimant que «l’affaiblissement et la déstabilisation de l’Algérie constitue, pour certaines parties, une option stratégique».

«Nier cette réalité ou tenter d’en minimiser la dangerosité, serait au mieux faire preuve de naïveté et au pire de complicité», a-t-il conclu.

T. Benslimane