La classe politique réagit à l’appel au dialogue lancé par Gaïd Salah: Unanimité sur la  consécration d’un dialogue constructif et divergence sur les mécanismes de  sa concrétisation

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Les formations politiques ont été unanimes quant  à l’importance de la consécration du dialogue constructif entre les  différents partenaires pour sortir de la crise que traverse le pays, tel  qu’énoncé mardi dans le discours du Général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée  nationale populaire (ANP), mais les approches sont mitigées concernant les mécanismes de sa concrétisation. Dans ce cadre, le Rassemblement national démocratique (RND) a salué  l’appel adressé par le vice-ministre de la Défense, lors de sa visite dans la 6ème région militaire à Tamanrasset, aux forces et personnalités nationales visant à établir un dialogue sérieux pour sortir de la crise et  organiser une élection Présidentielle qui devra être l’issue vers la consécration de la volonté du peuple et la réalisation des réformes escomptées.

Le RND affirmé que sa position émane de « sa ligne constante depuis le début de la crise », convaincu que « l’Algérie a besoin de préserver sa  stabilité et son unité à travers la contribution de tous les nationalistes jaloux de leur patrie ». Dans le même sillage, le Mouvement populaire algérien (MPA) a souligné, dans son communiqué, « sa pleine adhésion » à l’appel du dialogue de Gaïd Salah, rappelant qu’il « demeure fidèle à ses principes nationaux et  démocratiques à travers le dialogue constructif entre les différents partenaires politiques et socioéconomiques ». Pour le MPA, l’option du dialogue constitue « la seule voie à même d’aboutir à des solutions consensuelles pour le règlement des problèmes nationaux par voie politique et pacifique ». L’aboutissement de ce processus  exige de placer l’Algérie au dessous de toute considération », a-t-il ajouté, soulignant sa disposition à prendre part à cette entreprise pour sortir de la crise dans les plus brefs délais. Dans un communiqué, le parti Tajamou Amel El-Djazair (TAJ) a qualifié le dialogue auquel a appelé le vice-ministre de la défense nationale « d’opportunité précieuse et importante » pour conduire l’Algérie vers la  voie du salut « dans les plus brefs délais ». TAJ a appelé « toutes les composantes de la classe politique, les acteurs de la société civile, les personnalités, l’élite et les représentants du

Hirak populaire à prendre part « activement » à ce dialogue « qui doit être  unificateur, responsable, sincère et constructif, en faisant prévaloir les  intérêts du pays et du citoyen ». Valorisant les positions « responsables et historiques » de l’ANP, il a cité  à ce propos « l’accompagnement des institutions de l’Etat et les revendications et aspirations du peuple algérien ainsi qu’à la préservation  de la sécurité, de la stabilité » pour faire face aux dangers qui guettent le pays. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau exécutif, le  Mouvement de la société pour la paix (MSP) a indiqué, pour sa part, que « l’heure est au dialogue », estimant « impératif » le dialogue sérieux, responsable et rationnel après « l’échec du projet des élections du 4  juillet ». Le MSP s’est dit disposé à contribuer à l’aboutissement de toute solution dans le cadre d’un dialogue « conduit par des Novembristes acceptés par la population et non impliqués dans la corruption et la fraude », exigeant à  cet effet que ce dialogue puisse garantir deux principaux objectifs à savoir « la cohérence avec la volonté populaire sur le départ des B (Bensalah, Bedoui et Bouchareb) et la garantie de la transition démocratique souple mettant fin à la fraude électorale, base de corruption  et de toutes les dérives ». Abondant dans le même sens, le président du parti Front de justice et de développement (FJD), Abdallah Djaballah, a rappelé que son parti avait mis en avant, dès le début, « la nécessité d’adopter le dialogue pour le règlement de la crise », réitérant néanmoins la position du FJD quant au  rôle de l’Institution militaire, appelée, a-t-il dit, à « assumer la responsabilité et à cautionner des personnes n’ayant pas fait partie du cercle de Bouteflika ou participé à sa gouvernance ». Pour le Président du FJD, « c’est là le seul moyen de parvenir à une solution politique constitutionnelle répondant aux revendications du  peuple ». De son côté, le parti Fadjr El-Djadid a plaidé, par la voix de son président Tahar Benbaibèche, pour « la mise en place de mécanismes clairs pour ce dialogue », qualifiant le discours du chef d’Etat-major de tournant « très positif » à valoriser. Le parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a rappelé, quant à lui, que le dialogue était « un moyen civilisé que  l’opposition a toujours prôné et espéré », affirmant qu’il « n’appartient pas à Gaïd Salah de fixer les termes de ce dialogue ». Il a ajouté, dans ce sens, « nous voulons un dialogue vrai, sincère et fécond (…) sur les problèmes de fond qui ont handicapé notre pays et la façon de sortir des crises cycliques que notre pays traverse depuis 1962 ». « Il ne s’agit pas de sortir d’une phase complexe mais de faire de cette  période révolutionnaire une porte d’entrée dans une Algérie de liberté et de progrès. Voici nos différence d’approche », a-t-il ajouté. Pour sa part, l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a estimé qu’avec les prémices du dialogue, « il faut d’abord définir le dialogue » soulignant que « les marches appellent à un changement radical du système ». M. Benbitour considère, à ce propos, que « nous ne sommes plus dans l’étape  du dialogue mais celle de la négociation pour le changement de tout le système de gouvernance et répondre ainsi positivement aux revendications de la population ».

Ali N’taza  / Ag