Ligue 1 Mobilis: Des dépassements condamnables

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Décidément, chez nous on cultive l’art de l’absurde et de l’aberration dans nos stades. Avec la fin de la saison qui s’annonce tendue et stressante, les clubs hôtes ont tendance à multiplier les manœuvres et autres stratagèmes pour s’assurer coûte que coûte la victoire à domicile.

Des pratiques malsaines entrées dans les mœurs de nos dirigeants sous l’œil parfois complaisant des officiels. Une sorte de traditions en somme établies depuis des années dans lesquelles un comité  d’accueil est formé et chargé de « s’occuper » des équipes visiteuses dès leur arrivée aux alentours du stade. Les menaces et les provocations fusent avant même l’entrée aux vestiaires. Parfois elles sont même accompagnées d’agressions si on a la fâcheuse idée d’y répondre. Il y a aussi cette présence pesante de personnes indues sur la main courante histoire de mettre plus de pression sur l’adversaire. Ils sont souvent à l’origine des bagarres et escalades qui peuvent se produire sur le terrain.  Comment dans ces conditions peut-on parler d’équité ou de fair-play dans un championnat dévalorisé par ses propres acteurs. Ils ne lui vouent, par ailleurs, aucun respect en décrétant l’entrée gratuite au stade comme s’il s’agissait d’un vulgaire tournoi inter quartiers. Au moment où tous les clubs se plaignent de la crise financière qui les étouffe. Mais on n’en est pas à notre premier paradoxe dans notre championnat. Leur seul principe est que la fin justifie les moyens. Peu importe la manière comment les obtenir, l’essentiel est que les trois points restent à la maison. Cette chienlit qui règne au niveau du championnat censée être la vitrine du football national ne dérange aucunement les instances sportives. Celles-ci feignent de ne rien voir et pratiquent la politique de l’autruche. Mais jusqu’à quand ? Il faudra bien un jour se pencher sur ce sérieux problème qui ronge notre football au même titre que la corruption et la violence. Nos stades se sont transformés en véritables jungles où le règne du plus fort l’emporte à tous les coups. C’est inadmissible ! La passion et l’enjeu ne peuvent en aucun cas justifier ces comportements abjects et condamnables. On n’a qu’à voir ce qui se passe ailleurs pour s’en rendre compte. Il est temps d’y mettre le holà en empêchant les dirigeants des clubs de dicter leur loi et faire tout et n’importe quoi.  Il y a des règles et une déontologie à respecter. Pour peu que la Ligue prenne enfin ses responsabilités en tant qu’organisatrice de la compétition. Elle ne peut en tout cas continuer à accepter ces dépassements qui pourraient prendre des proportions beaucoup plus graves. Le football au lieu d’être un vecteur d’unité et de fraternité ou tout au moins un spectacle, est devenu le creuset de la haine et du régionalisme entre les jeunes d’un même pays.

Ali Nezlioui