Une vaste opération de déstockage des différents produits alimentaires est menée depuis une semaine par les services du ministère du Commerce pour éviter toute pénurie et faire face à la spéculation durant le Ramadhan, a annoncé dimanche à Alger le ministre du Commerce, Said Djellab.
Des sanctions sévères seront prises à l’encontre des spéculateurs, dont les dossiers seront directement transmis à la justice, a averti M. Djellab lors d’une conférence suivit d’un débat animé au Forum du quotidien El moudjahid. Le but principal de cette opération de déstockage, dont le ministère diffusera un compte rendu à son propos à la fin de chaque semaine du mois sacré, est de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs algériens. Dans ce sens, il a insisté sur le rôle primordial que doivent jouer les agents de contrôle, soit au niveau des marchés de gros ou de détail lors des opérations de déstockage, et même dans les opérations de vérification du bon respect des prix de référence. « A partir de lundi, il y aura une mobilisation de nos agents dans l’ensemble des marchés du pays », a affirmé M. Djellab, ajoutant que ces derniers ont « une mission noble pour faire respecter les prix de référence et veiller sur le déstockage des différents produits ». Il a rappelé, dans ce sens, que les préoccupations des agents de contrôle lors de l’exécution de leurs missions au niveau des marchés ont été prises en charge, surtout concernant leur protection, car ils seront désormais accompagnés par des brigades de police ou de gendarmerie. Il a tenu à préciser qu’une éventuelle grève des agents de contrôle ne profiterait en aucun cas aux consommateurs, mais bel et bien aux spéculateurs qui seront les gagnants. « Nous sommes en train de travailler pour que les amendes de transaction commerciales qui seront recueillis lors de la mission des agents de contrôle sur les marchés ne soient plus versées au Trésor public mais injecté dans le Fonds des revenus complémentaires », a rassuré le ministre. Il a relevé que le consommateur lui-même deviendra un contrôleur du respect de ces prix de référence, et ce, par le biais d’une application mobile appelée « Aswak ». Grâce à cette application, le consommateur peut envoyer une alerte, en cas de non respect des prix de référence, au service du ministère tout en précisant la commune et l’emplacement du marché en question. Des brigades de contrôle interviendront alors sur place, a rappelé le ministre. M. Djellab a, d’autre part, rappelé que 530 marchés « Aswaks » (marchés dits parisiens) ont été créés à l’occasion du mois de Ramadhan et qui viennent s’ajouter au 866 marchés de proximités déjà existants. « Ces marchés ont pu créer 13.000 emplois au profit des jeunes, dont certains pratiquaient le commerce informel », a-t-il dit, ajoutant que ces marchés ne sont pas occasionnels mais continueront à prospérer même après la fin du mois sacré.
M.O