Pétrole :  Bank of America n’écarte pas un baril à 100 dollars

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 Les probabilités d’une flambée des prix de  brut cette année sont bien supérieures aux prévisions prévalant sur le  marché, prévoit Bank of America Merrill Lynch dans une nouvelle note sur  l’évolution des cours pétroliers.

La banque d’affaires américaine précise que le marché sous-estime la  »  hausse massive de la demande en distillats » qui pourrait « potentiellement  pousser les prix du pétrole au-dessus de 100 dollars le baril  » à la fin de  l’année. Actuellement les scénarios pour l’évolution des prix de pétrole impliquent  2% de chances pour que le Brent atteigne ce seuil.  » De notre point de vue, le risque d’une flambée du prix du Brent est  nettement plus élevé que ce que suggèrent les marchés à terme « , commente  Bank of América. Si de nombreux facteurs peuvent empêcher une flambée des prix, en  particulier une hausse de la production américaine, un ralentissement  économique ou une décision de l’Opep de renoncer à l’accord de réduction,  la demande robuste de distillats attendue en 2020 pourrait doper les cours  et les maintenir à un niveau élevé, souligne la note. L’utilisation de distillats qui servent à fabriquer le diesel et le  Kérosène est appelée à augmenter, tirée par le dynamisme du commerce  international. La demande de ce produit pétrolier sera surtout dopée par  l’entrée en vigueur en 2020 d’une nouvelle réglementation de l’Organisation  maritime internationale visant à réduire les carburants lourds en souffre.  La nouvelle réglementation devrait inciter les armateurs à utiliser plus de  diesel. La transition des amateurs vers le diesel, conjuguée à un hiver rigoureux  pourraient entrainer une augmentation de la demande de distillats de 1,1  millions de barils/jour, un plus haut jamais atteint, anticipe Bank of  América. Un autre détail technique qui va peser dans cette équation :  » environ 60%  d’un baril de brut peuvent être transformés en distillat avec des outils de  raffinage appropriés mais ce chiffre tombe en dessous de 50% pour le  pétrole lourd, ce qui pourrait limiter l’offre  » de ce produit pétrolier,  explique la note. La banque d’affaires est sceptique sur les capacités du schiste américain  à combler l’écart de production, du moins à court terme. La discipline financière à laquelle s’astreint les grands producteurs de  schiste américains a déjà entrainé un ralentissement du secteur qui aura  besoin de prix plus élevés pour encourager de nouveaux forages. Selon les auteurs de la note, la production américaine peut arriver un peu  tard sur les marchés pour éviter une flambée des prix, prévue à partir du  quatrième trimestre 2019.

Amar B / Ag