Marches  populaires: A Paris, des milliers de manifestants toujours dans la rue « contre le système » en Algérie

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Plusieurs milliers de manifestants ont pour un septième dimanche consécutif envahi la place de la République, dans le centre de Paris pour revendiquer le départ de tous les responsables politiques actuels, exprimant leur aspiration pour une Algérie « démocratique et moderne ».

Au cours de cette protestation, les manifestants se sont dits engagés jusqu’au départ du régime politique algérien pour bâtir une Algérie « plurielle, démocratique et indivisible ». Il y a lieu de signaler que cette mobilisation est organisée à quelques jours de la démission du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et à deux jours de la session parlementaire, en chambres réunies, pour entériner la vacance du pouvoir du poste du président de la République, et charger le président du Conseil de la Nation de l’intérim du président. Comme leurs concitoyens en Algérie, les manifestants présents à la place de la République ont exprimé leur refus à l’application de l’article 102 de la Constitution qu’ils jugent « dépassé » et ont réclamé le départ des « 3 B : Bensalah, Bedoui et Belaïz ». « Dégagez tous », « Les articles 7 et 8 = pouvoir au peuple », « Le peuple ne veut pas des 3 B : Bensalah, Bedoui et Belaïz », « Keep calm Gaïd, Bouteflika est fini, pas nos vendredis », pouvait-on lire dans des pancartes et banderoles.Pour les manifestants, qui chantaient en chœur l’hymne national, la période de transition « doit être menée par le peuple », annonçant que la mobilisation continuera tant que les revendications du peuple algérien ne sont pas satisfaites. Les manifestants ont aussi exprimé leur refus catégorique à l’ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie. Il y a lieu de signaler par ailleurs la présence de drapeaux palestiniens aux côtés d’une multitude de drapeaux algériens.

« On veut une nouvelle Algérie »

Disséminées dans une marée blanche, rouge et verte – les couleurs du drapeau algérien –, les pancartes affirmaient « le peuple pour seul caïd » et exigeaient que « tous dégagent », en particulier « les 3B » : Tayeb Belaiz, le président du Conseil constitutionnel, Noureddine Bedoui, le Premier ministre, et surtout Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement algérien, et probable futur chef de l’Etat par intérim. »Bouteflika a renoncé à un cinquième mandat, mais il ne faut pas oublier que la toute première revendication était son départ et aussi le départ de tout le système », se souvient Nadia Ouali, 50 ans, qui dit avoir participé à toutes les manifs parisiennes. « On veut une nouvelle Algérie, qu’on donne la chance à la nouvelle génération, aux jeunes », ajoute cette femme qui vit en France depuis vingt ans, les épaules recouvertes d’un drapeau algérien.

T.M