Import-export: Le carnet douanier d’admission temporaire, un dispositif très performant, mais méconnaissable

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 La directrice générale de la Chambre algérienne  du commerce et d’Industrie (CACI), Ouahiba Bahloul, a appelé hier  à Alger,  les opérateurs économiques algériens à recourir davantage au carnet  douanier d’admission temporaire, leur permettant d’importer ou exporter, de  manière temporaire, des marchandises sans paiement des droits et taxes  normalement applicables.

« L’Algérie dispose d’un dispositif très performant, mais méconnaissable,  qui est le carnet douanier d’admission temporaire, c’est pourquoi nous  invitons les opérateurs économiques algériens à recourir davantage à ce  mécanisme qui leur offre beaucoup de facilités et d’avantages en termes de  procédures douanières, de couts, ainsi que possibilités de pénétrer des  marchés à l’international « , a expliqué Mme Behloul. Elle s’exprimait en marge d’une journée d’information sur le carnet  douanier d’admission temporaire, organisée par la CACI, en collaboration  avec la direction générale des douanes algériennes (DGD) et l’Ecole  supérieure algérienne des affaires (ESAA). Précisant que le but de cette journée était de vulgariser et sensibiliser  les opérateurs économiques sur la nécessité de recourir au carnet douanier  d’admission temporaire, la responsable a souligné que le contexte actuel de  l’économie algérienne axé sur une vive dynamique à l’export et surtout la  participation à des foires à l’international pour promouvoir le produit  algérien « rend ce dispositif indispensable ». A travers ce genre de journées d’information initiées par la CACI à  travers le territoire national, précise-t-elle, le nombre des opérateurs  ayant utilisé cette procédure ces trois dernières années avoisine les 130  opérateurs économiques annuellement, alors qu’il ne dépassait pas les  trentaines auparavant. Expliquant que l’Algérie était signataire des accords internationaux  initiant ces procédures depuis les années 90, mais les orientations  économiques n’étaient pas en faveur de leur expansion, elle a précisé que  son institution poursuivra ces actions de proximité et de sensibilisation  en vue d’augmenter le nombre d’opérateurs économiques utilisant ces  procédures. Intervenant lors de cette journée, le représentant de la DGD, Adel Habsa,  a expliqué que le carnet douanier d’admission temporaire, communément  appelé le carnet ATA est un document de passage en douanes en suspension  des droits et taxes, permettant l’exportation temporaire dans 76 pays de  certains types de marchandises et équipements destinés à divers usages,  notamment les échantillons commerciaux et matériels professionnels destinés  aux expositions dans des foires et salons, conformément à la Convention de  Bruxelles de 1961 et la Convention d’Istanbul de 1990. Selon lui, le carnet ATA, remplace les obligations déclaratives lors du  franchissement de chaque frontière et dispense de fournir aux douanes une  garantie (caution ou consignation) exigible par les douanes pour toute  exportation ou importation temporaire. D’une validité d’une année, le carnet ATA, est délivré par les  institutions émettrices (la CACI pour le cas algérien), a-t-il ajouté,  soulignant que ces institutions sont garantes des obligations du titulaire  du carnet, notamment le respect des engagements sur la destination des  marchandises, l’acquittement des droits, taxes et pénalités en cas  d’infraction, l’apurement dans les délais et la restitution du carnet après  apurement. Il a précisé que les marchandises éligibles au carnet ATA sont les  marchandises destinées à être présentées ou exposées lors d’une exposition,  foire, congrès ou autre manifestation similaire, matériel professionnel,  marchandises destinées à des fins scientifiques, éducatives ou culturelles,  ainsi que le matériel de propagande touristique. Le régime du carnet ATA exclu, selon M. Habsa, les matériels destinés à la  production et exécution des travaux, les marchandises devant faire objet de  livraison ou de transformation, les consommables et marchandises  périssables, ainsi que les moyens de transports à l’exception des véhicules  spécialement aménagés. « Dans le cadre de l’apurement du carnet ATA, l’opérateur doit prouver la  réimportation de tout ce qui a été exporté sous le régime de l’admission  temporaire. Le cas échéant, les services de douanes saisissent  l’institution garante à l’effet de procéder à la consignation des sommes  exigibles », a-t-il précisé. Témoignant des avantages de ce mécanisme, Lotfi Bahlou, représentant d’une  société algérienne spécialisée dans les équipements scientifiques de  contrôle et de laboratoires, a estimé que le carnet ATA permet de  « faciliter les participations à l’étranger d’une façon simplifiée au lieu  de recourir à des procédures classiques d’exportation et de réimportation,  souvent lourdes et couteuses « . Selon plusieurs participants, le carnet ATA, permettra une participation  « plus agressive » des opérateurs algériens aux foires et manifestations à  l’international pour promouvoir le produit algérien, notamment dans le  cadre des dernières actions initiées par le ministère du Commerce qui avait  mené plusieurs délégations algériennes dans des foires internationales.

M.M