Pendant que Bedoui poursuit ses consultations pour former un nouveau gouvernement- La mobilisation s’intensifie sur le terrain

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Cinquième vendredi de manifestations à Alger

 Encore une fois, le peuple algérien a été au rendez-vous ce week-end qui a vu des centaines de milliers de citoyens, toutes catégories et tous âges confondus, descendre dans la rue pour reprendre les mêmes slogans réclamant le départ du président Abdelaziz Bouteflika et de tous les symboles du système.

La mobilisation n’a pas faibli malgré les mauvaises conditions météorologiques et les manifestants ont été fidèles à leurs revendications qui appellent au changement radical du système, au respect de la Constitution et au rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires internes de notre pays. Ces marches pacifiques imposantes organisées ce week-end, pour le cinquième vendredi consécutif,  dans la capitale et dans les autres wilayas du pays, ont démontré la maturité du peuple algérien qui a donné une véritable leçon de civisme à tous ceux qui misaient sur un éventuel embrasement de ce mouvement populaire. En dépit de toutes les tentatives internes et externes visant à porter atteinte à son unité, sa cohésion et sa souveraineté, le peuple algérien vient de démonter, par les marches pacifiques qu’il a organisées à travers l’ensemble du territoire national, qu’il demeure un et indivisible et qu’il saura encore, comme il l’a fait toujours par le passé, faire échec à tout ce qui nuire à son unité nationale. Le peuple algérien qui s’est toujours dressé en rempart contre les manœuvres visant la stabilité de son pays, sa sécurité et son unité nationale, aura démontré, une fois de plus, que ces attaques ne pourront nullement atteindre l’intégrité de l’Algérie, forte et protégée par son peuple loyal et fidèle au serment des martyrs de la glorieuse révolution. Pour de nombreux acteurs politiques, la conjoncture sensible que traverse le pays exige un rapprochement entre toutes les franges du peuple algérien et la classe politique en vue de relever les défis qui se posent, dont notamment la préservation de la sécurité, la stabilité, l’unité nationale et les intérêts suprêmes du pays, tout en affirmant que la stabilité du pays est quelque chose de sacré et qu’elle constitue une ligne rouge à ne pas franchir. Pendant ce temps, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, poursuit, avec le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ses consultations en vue de former un nouveau gouvernement de compétences nationales avec ou sans affiliation politique, à la lumière des orientations du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Les consultations en cours devraient s’étendre aux représentants de la société civile et aux formations et personnalités politiques qui en exprimaient le souhait en vue d’aboutir à la mise en place d’un gouvernement de large ouverture. Noureddine Bedoui avait indiqué que le gouvernement technocrate, qui sera nommé dans les tous prochains jours, entamera dès sa mise en place les préparatifs de la conférence nationale inclusive, affirmant que l’exécutif nouera le dialogue avec toutes les composantes de la société « sans exclusion » pour concrétiser « toutes les aspirations » du peuple algérien. M. Bedoui a déclaré que les consultations sont en cours pour former le gouvernement, se voulant « ouvert » à tous les courants politiques, « représentatif des toutes les compétences et énergies, notamment les jeunes, et à même de contribuer à la réussite de la phase de transition ne devant pas aller au-delà d’une année ». Il a ajouté que le gouvernement, une fois nommé, commencera sans délai la préparation de la conférence nationale inclusive, dont l’organisation a été annoncée par le président de la République, précisant que ses modalités seront définies en tenant compte des avis et des propositions de tous afin d’établir les « priorités ». M. Bedoui a précisé que le travail de la prochaine équipe gouvernementale consistera « à mettre tous les moyens pour permettre le bon fonctionnement des différents services et institutions du pays ». Il a affirmé que le gouvernement œuvrera à instaurer un climat de « confiance » et de « sérénité », appelant l’opposition politique et tous les partenaires au dialogue et à placer les intérêts de l’Algérie au-dessus de toute autre considération. « Nous lançons un appel à tous les partenaires politiques, notamment ceux qui sont dans l’opposition, au dialogue et à nous écouter les uns les autres afin de pouvoir dépasser la conjoncture difficile que traverse notre pays », a souligné M. Bedoui, estimant que « les défis sont tels qu’aucune partie ne peut prétendre les relever seule ». Le Premier ministre a indiqué que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, « a immédiatement répondu aux revendications du peuple », relevant que cette interaction est illustrée dans son message à la Nation du 11 mars dans lequel il a annoncé le report de l’élection présidentielle du 18 avril 2019 et sa décision de ne pas briguer un 5ème mandat à la magistrature suprême. Le chef de l’Etat a également annoncé la tenue d’une élection présidentielle dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante. Pour lui, l’Algérie traverse « une étape particulière de son histoire et les Algériens sont dans l’attente de la concrétisation de leurs aspirations, exprimées ces derniers jours et ces dernières semaines», ajoutant que «le temps et la confiance sont nécessaires pour la concrétisation de toutes les aspirations exprimées par le peuple algérien, toutes catégories confondues, dont les jeunes». Le nouveau chef de l’exécutif s’est, en outre, engagé à « œuvrer avec sérieux et dévouement à l’accompagnement de des réformes et à leur concrétisation sur le terrain et à être à l’écoute du peuple algérien, à son service et proche de lui, notamment pour répondre aux appels que nous avons entendus ces dernières semaines ».