Les Etats-Unis vont retirer cette semaine tout leur personnel diplomatique encore présent dans leur ambassade à Caracas (Venezuela), a annoncé le secrétaire d’Etat Mike Pompeo dans un communiqué publié lundi soir par le département d’Etat.
« Cette décision reflète la dégradation de la situation au Venezuela ainsi que le constat selon lequel la présence de personnel diplomatique à l’ambassade américaine est devenue une contrainte pour la politique des Etats-Unis », a déclaré M. Pompeo dans ce communiqué. Cette action a suivi la décision du 24 janvier du département d’Etat de rappeler tout le personnel américain non essentiel et les familles des diplomates, et de réduire au minimum le personnel dans leur ambassade à Caracas. A la veille de cette décision, les Etats-Unis ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme étant le « président par intérim » du pays, peu après la réélection du président vénézuélien Nicolas Maduro. En réponse au soutien américain pour M. Guaido, M. Maduro a annoncé la rupture des relations « diplomatiques et politiques » avec les Etats-Unis. Le gouvernement vénézuélien a annoncé lundi quatre mesures afin de résoudre une panne d’électricité ayant plongé le pays dans l’obscurité depuis jeudi dernier.
Cuba dément les accusations des USA et de Guaido sur une ingérence
Cuba a qualifié lundi de « mensonge » et de « calomnie » les accusations d’ingérence cubaine au Venezuela portées par les Etats-Unis et par l’opposant vénézuélien Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par quelque 50 pays. Dans une déclaration, le gouvernement cubain rejette « de manière catégorique le mensonge diffusé » par les Etats-Unis selon lequel Cuba a « entre 20.000 et 25.000 militaires au Venezuela », ainsi que « toute insinuation selon laquelle il existerait un quelconque niveau de subordination » entre les deux pays. Le gouvernement ajoute que Cuba « n’intervient pas dans les affaires intérieures du Venezuela, comme le Venezuela n’intervient pas dans celles de Cuba », bien qu’une forte alliance politique et idéologique existe entre l’île et le gouvernement socialiste du président Nicolas Maduro. De plus, « il est totalement faux que Cuba participe aux opérations de la Force armée nationale bolivarienne (l’armée vénézuélienne, ndlr) ou à celles des services de sécurité », déclare le gouvernement, pour lequel « il s’agit d’une calomnie du gouvernement des Etats-Unis motivée par des objectifs politiques agressifs ». Le gouvernement relève que les Etats-Unis, qui ont été le premier pays à reconnaître M. Guaido lorsqu’il s’est proclamé président par intérim le 23 janvier, le soutiennent « à 100% ». Dans son intervention lundi devant le Parlement, la seule institution vénézuélienne contrôlée par l’opposition, M. Guaido a affirmé que Cuba menait « une mission obscure » au Venezuela, déclarant notamment que des éléments des services de renseignement cubains faisaient partie de l’appareil d’Etat vénézuélien.