Récupération du foncier industriel non exploité: L’Eta va bientôt adopter un projet de loi sans recourir à la justice

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Un projet de loi permettant à l’Etat de récupérer le foncier industriel non exploité sans recourir à la justice sera adopté dans le cadre de la prochaine loi des finances, a annoncé lundi à Bouira le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi.

Dans un point de presse tenu en marge de sa visite de travail à Bouira où il a visité, inauguré et lancé quelques projets relevant de son secteur, M. Yousfi a expliqué que toute assiette foncière industrielle attribuée dans le cadre de la concession et non exploitée “sera récupérée par les services de chaque wilaya afin de pouvoir les attribuer aux investisseurs capables de réaliser des projets sur le terrain”. Pour ce qui est des assiettes foncières octroyées dans le cadre de la cession, mais non exploitée au bout de trois ans par l’investisseur, ce dernier est appelé à payer une taxe de 5 % de la valeur financière de l’assiette foncière. “Nous avons un projet de loi qui sera adopté dans de la prochaine loi des finances pour permettre à l’Etat de récupérer le foncier industriel sans recourir à la justice”, a affirmé M. Yousfi, précisant que par cette procédure “nous allons obliger les investisseurs à exploiter leurs terrains et lancer leurs projets afin de contribuer sérieusement à la diversification de l’économie nationale via la création de richesses et de l’emploi”, a-t-il dit .Au cours de sa visite à Bouira, le ministre a réitéré, par ailleurs, la volonté de son département d’œuvrer pour le renforcement des différentes industries pour que le produit algérien soit de qualité et compétitif, capable de servir aussi l’industrie automobile. “Nous voulons créer une véritable industrie automobile via le renforcement des autres industries, comme l’exploitation des richesses minières, la peinture, le fer et l’acier, ainsi que les produits en matière plastique”, a insisté le ministre, qui a inauguré à El-Hachimia une usine de produits visqueux du groupe privé “Bali”. Sur place, M. Yousfi s’est dit “très satisfait de la qualité des moyens technologiques” utilisés pour le fonctionnement de cette usine “qui s’étale sur une superficie de plus de 5 hectares et qui a une capacité de production de cinq (5) tonnes de mayonnaise et de moutarde par heure”, ont expliqué au ministre les responsables de ce projet. Dans la matinée, le ministre a visité l’unité de l’entreprise nationale de la peinture (ENAP) de Lakhdaria (Ouest de Bouira), et l’usine de production du plâtre d’El-Adjiba (Est), avant de se rendre dans la commune d’Oued El-Bardi (Sud de la wilaya) pour la pose de la première pierre du projet de réalisation d’un complexe pharmaceutique du groupe “Biopharm”, au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled. Une fois achevée, cette usine couvrira toutes les wilayas du pays en matière de produits pharmaceutiques touchant aux différentes variétés de produits. Au cours de cette halte, M. Yousfi a salué le groupe Biopharm pour les efforts qu’il consent pour développer l’industrie pharmaceutique en Algérie avec l’utilisation d’une technologie numérique de pointe reconnue à l’échelle mondiale. “Cela est une fierté pour l’Algérie”, s’est-il réjoui. “L’Algérie entre progressivement dans l’ère du numérique et développe peu à peu son industrie électronique, dont l’informatique joue un rôle très important dans ce processus”, a-t-il dit, tout en assurant que son département examinait les possibilités et les moyens pour booster davantage cette industrie électronique et numérique. “Nous avons commencé à mettre en place une industrie électronique forte. Cette industrie a exporté en 2017 pour un montant de 60 millions de dollars, et le montant a augmenté encore plus en 2018”, a souligné M. Yousfi. Pour le ministre, l’industrie électronique a atteint un niveau acceptable en Algérie, “mais elle se développe davantage et progressivement”. “Nous avons examiné avec les industriels la possibilité de fabriquer des ordinateurs au profit des élèves du secteur de l’éducation, et la réponse était positive. Nous allons discuter avec le ministère de l’Education et celui de la poste et des Technologies sur les moyens d’arriver à fabriquer un produit algérien qui servira l’intérêt de l’école algérienne”, a expliqué M. Yousfi. “Nous devons penser à ce projet dès maintenant. Nous ne pouvons nous permettre plus de retard pour le réaliser”, a-t-il soutenu.

M.M