Le Pentagone a annoncé qu’il était en train de déployer 3.750 soldats supplémentaires en service actif à la frontière américano-mexicaine pour une période de trois mois afin de soutenir les gardes-frontières.
Ce déploiement fera passer à environ 4.350 le nombre de membres des forces en service actif postés en soutien des agents du Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis, selon un communiqué publié dimanche par le Pentagone. « Des unités supplémentaires sont déployées pour 90 jours, et nous continuerons à évaluer la composition des forces nécessaires pour remplir la mission de protection et de sécurisation de la frontière sud », a indiqué le communiqué. L’annonce est survenue alors que les législateurs démocrates et républicains tentent toujours de négocier un accord sur le financement de la sécurité à la frontière tout en faisant leur possible pour éviter une nouvelle paralysie partielle du gouvernement. Le président américain Donald Trump a, à plusieurs fois, émis l’idée de déclarer un état d’urgence national si l’accord ne comprenait pas de fonds pour ériger un mur frontalier avec le Mexique, une des promesses phares de sa campagne présidentielle de 2016. Une telle déclaration lui permettrait de passer outre l’approbation du Congrès et de rediriger vers son mur des fonds déjà alloués par les législateurs à d’autres postes de dépense, potentiellement au Pentagone. Cette démarche provoquerait néanmoins de manière presque certaine un tollé politique et des problèmes juridiques. Dans une interview accordée à la chaîne CBS et diffusée dimanche, M. Trump a déclaré qu’il ne « retirait aucune (option) de la table ». L’absence d’accord entre la Maison Blanche et les Démocrates du Congrès au sujet du financement du mur frontalier a mené à une paralysie partielle du gouvernement de 35 jours qui a pris fin le 25 janvier dernier. M. Trump a initialement ordonné le déploiement de milliers de soldats en service actif à la frontière avec le Mexique en octobre dernier afin de dissuader les membres de la caravane de migrants centraméricains d’entrer illégalement aux Etats-Unis. Cette décision, mise en application peu avant les élections de mi-mandat de novembre, a été saluée par les alliés et partisans de M. Trump tandis que ses détracteurs l’ont dénoncée comme étant « une manœuvre politique ». Le secrétaire à la Défense par intérim Patrick Shanahan a approuvé le nouveau déploiement en janvier pour répondre à la demande d’assistance du département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis. Le Pentagone a déclaré qu’il « procède à une transition de son soutien à la frontière sud-ouest d’un renforcement des points d’entrée à une surveillance mobile et à la détection, ainsi qu’au placement de fils barbelés entre les points d’entrée ». Les nouveaux soldats, selon le Pentagone, seront mis à contribution pour installer de larges barrières supplémentaires et fournir un nouveau grand système de surveillance mobile de la zone frontalière. L’effort annoncé dimanche est distinct des potentiels efforts par la Maison Blanche visant à utiliser les ressources existantes du Pentagone en vue de contribuer à la construction de nouvelles sections du mur frontalier, selon la chaîne CNN.