Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé hier les médias à être «professionnels» lors de la couverture des prochaines élections législatives et locales. « Soyez professionnels tout simplement», a-t-il déclaré à la presse, en marge d’une conférence sur «l’autorégulation du métier de journaliste, vers le professionalisme» à l’Ecole supérieure de journalisme. En réponse à une question sur la couverture médiatique des prochaines législatives et locales a précisé que «ce ne sont pas toutes les chaînes privées qui sont autorisées à couvrir les prochaines élections». «Nous sommes dans la légalité et on ne va pas donner (des autorisations) à des chaînes de droit étranger», a-t-il tranché. Grine a indiqué que, pour l’instant, son département n’avait exclu aucune chaîne, relevant qu’après le dépôt des dossiers au niveau de l’ARAV (Autorité de régulation de l’audiovisuel), «il y a un cahier des charges auquel ces chaînes devraient se conformer». Le ministre a fait état de l’existence de cinq chaînes disposant de «bureaux autorisés», ajoutant que pour les autres chaînes, «on aura la possibilité de discuter avec elles, s’il y a lieu de le faire, pour qu’il n’y ait pas de problèmes de diffamation ou d’injures lors des prochaines élections». «Il y a certaines mesures à l’égard des chaînes privées, mais je ne vais pas m’avancer plus à ce sujet», a-t-il souligné, faisant savoir qu’il allait tenir, mardi, une rencontre avec la Haute instance indépendante de surveillance des élections au sujet de «l’expression directe à la radio et à la télévision et sur les différentes modalités de la couverture médiatique lors des prochaines législatives». Le ministre de la Communication a eu déjà l’occasion de revenir, lors de ses précédentes sorties, sur la nécessité du respect de la déontologie et de l’éthique, seule et unique voie pour arriver à une presse professionnelle capable d’assumer sa mission d’informer l’opinion publique, loin de l’invective, de l’injure et de la diffamation. Depuis son arrivée à la tête du secteur de la communication, Grine a adopté une nouvelle démarche visant à traduire la volonté des pouvoirs publics à doter la presse nationale et le secteur de l’information de mécanismes juridiques et de différentes formes de soutien à même de lui permettre de s’acquitter de ses nobles missions sans restriction à sa liberté afin qu’elle puisse accéder à la place de choix qui lui revient dans le monde de l’information et du savoir. Un vaste chantier a été lancé pour la professionnalisation de la presse Pour ce faire, un vaste chantier pour la professionnalisation de la presse, basé sur l’éthique et la déontologie, a été lancé et ce, conformément aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Grine a précisé que le thème de l’éthique et de la déontologie était un sujet très important, soulignant qu’il est évoqué depuis deux ans pour «semer ce concept dans la presse algérienne». De ce fait, il n’a pas cessé de réaffirmer, à chaque fois, son engagement et sa ferme volonté d’aller de l’avant pour une presse professionnelle «qui soit à la hauteur des grandes mutations que connait le pays et qui puisse répondre aux attentes et aux aspirations de la société algérienne». A ce propos, il n’avait pas manqué de réitérer son engagement pour une presse professionnelle qui puisse son rôle dans un monde en pleine mutation et dans une conjoncture marquée par de nombreux défis. C’est dans cette optique que le premier responsable du secteur de la communication a mis en avant l’importance de la formation continue des journalistes dans la perspective du projet de professionnalisation de la presse que son département envisageait de concrétiser. S’agissant de la diffamation à laquelle recourent certains titres nationaux, le ministre de la Communication a indiqué que cet acte relevait beaucoup plus d’un manque de professionnalisme des journalistes que d’une volonté malsaine. Mais quand il s’agit d’éthique professionnelle, dira-til, «il est nécessaire de s’en tenir au principe d’abstention même au risque de rater le scoop». Le ministre avait rappelé que l’Algérie a enregistré d’importantes avancées et relevé beaucoup de défis dans le domaine de la presse, précisant que ces progrès ne peuvent se poursuivre sans une presse éthique et déontologique.