L’Alliance présidentielle considère que la candidature de M. Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle du 18 avril prochain constitue « le meilleur choix » pour le pays, a déclaré samedi à Alger le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, appelant à un consensus national pour « relever les défis économiques ».
« Notre pôle (Alliance) a opté en faveur du président Bouteflika et nous réitérons à cette occasion notre appel pour qu’il présente sa candidature pour un nouveau mandat à la magistrature suprême », a indiqué M. Ouyahia lors d’une conférence de presse animée au terme d’une réunion du Conseil national du RND. Quatre partis politiques constituent l’Alliance de soutien au président Bouteflika: le Front de libération nationale (FLN), le RND (majoritaires au sein des deux chambres du Parlement), Tadjamoue Amel El Djazair (TAJ) et le Mouvement populaire algérien (MPA). Il a ajouté s’attendre à ce que M. Bouteflika annonce sa candidature à l’élection présidentielle à travers un message au peuple. Interrogé une « éventuelle candidature du président Bouteflika par rapport à son état de santé », le secrétaire général du RND a observé que « le peuple connait parfaitement (l’état de santé du) Président et a déjà voté pour lui en 2014 », notant que « l’opposition est libre de s’exprimer à ce sujet ». « Le problème de l’opposition avec le chef de l’Etat ne date pas d’aujourd’hui », mais « le peuple a toujours soutenu le Président » lors des précédents mandats, a-t-il ajouté. Au sujet des conditions dans lesquelles l’élection se déroulera, M. Ouyahia a soutenu que la transparence de la prochaine consultation électorale sera assurée par un mécanisme de contrôle interne, en l’occurrence la Haute instance indépendante de surveillance des élections, et par des observateurs internationaux, rappelant que les précédents scrutins étaient « acceptables sur le plan de la transparence ». A propos des conditions requises par la loi pour pouvoir postuler à la candidature à la présidence de la République, le secrétaire général du RND a plaidé pour une révision du code électoral. Les images du grand nombre de postulants à la candidature (172 au 30 janvier) venus retirer les formulaires de souscription de signatures sont « douloureuses », a dit M. Ouyahia, déplorant que certains medias « ont contribué à amplifier ce phénomène ». Sur un plan politique plus général, M. Ouyahia a noté que l’évocation de la nécessité d’un consensus national « ne signifie pas qu’il y a une crise politique, mais cela, a-t-il souligné, exige davantage de mobilisation pour relever les différents défis économiques ». Sur un autre registre, M. Ouyahia, qui assume également les fonctions de Premier ministre, a indiqué que le gouvernement présentera sa Déclaration de politique générale devant l’Assemblée populaire nationale (APN) avant l’élection présidentielle du 18 avril. Conformément à la Constitution révisée en 2016, le gouvernement doit présenter annuellement à l’APN une Déclaration de politique générale, qui donne lieu à débat sur l’action du gouvernement (article 84). Au plan économique, M. Ouyahia a indiqué que les réserves de change du pays s’établissent actuellement à moins de 80 milliards de dollars, considérant que cette situation nécessite de tout candidat à la prochaine échéance électorale de présenter au peuple des « solutions concrètes » pour améliorer la situation économique. Ouyahia avait appelé auparavant à un « débat profond » autour de réformes dans tous les domaines, tout en garantissant la « pérennité » de « nos principes fondamentaux ». »Le RND formule deux souhaits pour les années à venir, à savoir la réélection du moudjahid Abdelaziz Bouteflika mais aussi un mouvement collectif des forces nationales vers un débat profond qui enfantera un consensus solide autour de réformes courageuses et profondes dans tous les domaines ». « Ces réformes ne seront pas source de rupture avec nos principes nationaux fondamentaux, mais bien au contraire, elles en garantiront la pérennité », a-t-il ajouté. Il a souligné qu’en même temps qu’il exprime son attente d’une nouvelle candidature du Président Bouteflika et qu’il appelle à une mobilisation nationale pour un nouveau saut qualitatif de notre pays, « notre Rassemblement devra se préparer à ces batailles ». « Notre Parti sait déjà le faire avec efficacité lorsqu’il s’agit de campagne électorale. Je n’ai pas de doute que nous saurons ensemble adapter aussi notre Rassemblement à prendre part demain au débat, au service d’une Algérie toujours plus forte, dans la fidélité aux principes de Novembre, et dans une dynamique continue d’authenticité et de modernité », a-t-il affirmé. Abordant la situation nationale, il a articulé ses propos autour de motifs « de satisfaction, d’espérance et de mobilisation ». Parmi les motifs de satisfaction, il a estimé que « l’Algérie vit dans la paix et la stabilité », grâce à « la réconciliation nationale promue par le président Bouteflika et l’engagement de l’Armée nationale populaire et des Forces de sécurité que nous saluons ». Au plan économique et social, il a indiqué que l’année 2018 « aura été marquée par de bons résultats en dépit des circonstances financières difficiles que traverse le pays ». « La situation sociale des citoyens s’est globalement améliorée grâce à un léger recul du chômage, à une stabilisation de l’inflation au bénéfice du pouvoir d’achat, et grâce aux nombreuses réalisations socio-culturelles dont la plus spectaculaire aura été la livraison massive de logements qui se poursuit ». Il a relevé, en outre, que « la croissance économique a été au rendez-vous avec un taux de 3,4% enregistré l’année dernière, contrairement à des sources pessimistes qui estiment ce taux à 2%, alors que les investissements se multiplient partout à travers le pays ». Au plan politique, le SG du RND a qualifié l’annonce de la composition de l’Académie algérienne de Tamazight d' »un pas de plus vers la réconciliation avec notre histoire et avec notre identité nationale dans sa triple dimension », tout en appelant « les uns et les autres à dépolitiser ce dossier et à le laisser entre les mains des spécialistes ». S’agissant des « motifs d’espérance dans l’avenir national », M. Ouyahia a indiqué que l’Algérie « a fait face cinq années durant, à de fortes tensions financières sans connaître un blocage de son processus de développement ». « Bien au contraire, les exportations hors hydrocarbures se renforcent dans plusieurs créneaux ce qui est un signe de continuité réussie et ce qui est aussi un indicateur d’avenir prometteur », a-t-il soutenu. Il a affirmé, en outre, que l’Algérie a fait face « avec succès à la tempête » dite du printemps arabe, soulignant que depuis lors, « le pluralisme s’est encore enrichi dans les domaines politique, médiatique et associatif », relevant que l’Algérie compte quelque 70 partis politiques et d’autres en cours de création, environ 200 journaux et 80.000 associations. « L’Etat de droit et la démocratie ont avancé aussi avec la dernière révision constitutionnelle », a-t-il estimé. Pour M. Ouyahia, « l’Algérie a réalisé toutes ces avancées grâce au mérite de la continuité sous la conduite du président Bouteflika ». « Pour certains, l’avenir est dans le changement pour le changement. Pour nous au RND, l’avenir est dans la continuité au service des résultats. Voilà pourquoi nous attendons avec une forte espérance l’annonce de la candidature du Président Bouteflika pour les élections (présidentielles) du mois d’avril prochain », a-t-il ajouté. M. Ouyahia a affirmé que « l’évaluation de l’année écoulée nourrit des sentiments de satisfaction, d’espérance mais aussi de mobilisation, car cette dernière est nécessaire pour faire face aux défis du futur ». « Les progrès accomplis par notre pays dans tous les domaines font apparaître de nouvelles exigences, après un demi-siècle d’indépendance et à l’issue de deux décennies de reconstruction nationale », a-t-il dit, affirmant que ces nouvelles exigences « s’affirment dans tous les domaines, et l’exemple le plus illustratif en est les attentes de la jeunesse ». « La jeunesse n’a pas connu les années douloureuses de la Tragédie nationale et de l’ajustement structurel, vit aussi dans un monde sans frontières avec les nouvelles technologies de la communication et nous rappelle donc, si cela était nécessaire, que nous vivons dans un monde globalisé où l’évolution est un impératif », a-t-il ajouté. Pour faire face à ces défis du futur, il a indiqué que « l’Algérie a besoin de mobiliser toutes ses forces dans leur diversité, de sorte à bâtir des consensus les plus larges possibles autour des changements nécessaires ».