Infractions mettant en péril la vie des personnes: Des officiers de la  Protection civile dotés des prérogatives de la police judiciaire

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  Le ministre de l’Intérieur, des collectivités  locales et de l’aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a indiqué que le projet de loi relative aux règles générales de  prévention des risques d’incendie et de panique « dote, pour la première  fois, des officiers de la Protection civile de prérogatives de la police  judiciaire en matière de constat des infractions mettant en péril la vie  des individus et de prise des dispositions nécessaires ».

Ce texte de loi « dote, pour la première fois depuis l’indépendance, des  officiers de la Protection civile de certaines prérogatives de la police  judiciaire en leur permettant de constater et de relever les infractions  mettant en péril la vie des individus et de prendre les mesures qui  s’imposent », y compris « la transmission d’un PV de constat au procureur de  la République pour l’ouverture de poursuites judiciaires et l’application  éventuelle des sanctions pénales, qui peuvent aller d’une amende à  l’emprisonnement lorsque la mise en péril de la vie des individus est  établie », a précisé M. Bedoui en présentant le projet de loi devant la  Commission juridique, administrative et des libertés de l’Assemblée   populaire nationale (APN) en présence du ministre des Relations avec le  parlement, Mahdjoub Bedda. Le projet de loi « fixe clairement les sanctions pénales auxquelles  s’exposent les auteurs de graves infractions » et engage, sous peine des  sanctions, la responsabilité des concepteurs et constructeurs, qu’ils  soient bureaux d’études,  promoteurs immobiliers, entrepreneurs,  installateurs d’équipements ou exploitants d’établissements recevant le  public ».  Il prévoit, en outre, « l’activation » du rôle de la commission centrale et  des commissions de wilayas de prévention des risques d’incendie et de  panique, a fait savoir le ministre, affirmant que ces commissions « seront  installées dès la promulgation de la loi afin d’entamer rapidement le  traitement des dossiers de mise en conformité de la sécurité des  établissements recevant du public et les constructions ne répondant pas aux  règles de sécurité requise et d’assurer l’évacuation des personnes à  mobilité réduite en cas de sinistre ». Composé de 80 articles et uniformisant la terminologie suivant les normes  internationales en vigueur, ce projet de loi vise à « protéger les personnes  et les biens, veiller à la sécurité des groupes d’intervention et réduire  la propagation des incendies ».  Soulignant que l’initiation de ce projet de loi « s’inscrit dans le cadre  de la dynamique d’adaptation et d’actualisation des textes législatifs », M.  Bedoui a cité l’ordonnance 76-4 relative aux règles de la prévention des  risques d’incendie, « devenue caduque et ne répondant plus aux nouvelles  exigences induites par l’augmentation de la concentration urbaine et des  programmes de logements, l’apparition « de plus en plus croissante » de  nouvelles entreprises commerciales et l’ouverture du marché sur de nouveaux  matériaux de construction. Ce texte de loi a été dicté également par « l’apparition de nouveaux  établissements », notamment les gares, les stations de métro, les grands  aéroports, les parkings modernes, les restaurants flottants, les tentes de  grand format et autres installations modernes, a-t-il encore dit. Pour le ministre, le projet de loi relatif aux règles générales de la  prévention contre les incendies « permettra de renforcer le contrôle par  l’administration sans retarder les projets d’investissement », facilitera  les procédures administratives en imposant la notice de sécurité devant  accompagner le dossier de demande de permis de construire, précisant que  cette notice « permettra un prompt examen des dossiers par les services de  la Protection civile » ce qui est à même de « réduire les cas de refus ». Par ailleurs, a-t-il dit, ce projet de loi n’a pas omis les types et  catégories des établissements, permettant ainsi  « l’introduction de  nouveaux par voie réglementaire sans recours à la modification de la loi ». Afin de faciliter la mise en œuvre de cette loi sur le terrain, des  mesures d’application ont été prises, dont l’introduction d’une nouvelle  unité dans la formation des architectes et l’institution d’autres  spécialités universitaires, telles que l’ingénierie de la sécurité incendie  et l’ingénierie de l’épuration de l’air, outre la mise en place d’un  dispositif législatif obligeant tout exploitant d’établissements recevant  du public et d’immeubles de grande hauteur à souscrire une police  d’assurance contre les risques d’incendie et de panique », a-t-il encore  indiqué, faisant état d’une réflexion sur « la création de laboratoires  d’essais de la réaction des matières avec le feu ».  En conclusion, le ministre a soutenu que ce projet de loi qui se veut « en  phase avec les développements enregistrés en matière de techniques de  construction dans le monde et en Algérie, notamment avec les différentes  infrastructures initiées par le président de la République, Abdelaziz  Bouteflika, comme la Grande Mosquée d’Alger, les aéroports, les stades et  le métro », de même qu’il offre un climat favorable à l’émergence  d’industries et d’investissements locaux » en matière d’équipements de lutte  contre les incendies « aujourd’hui, importés en totalité » et permettra  l’organisation et l’encadrement de l’activité des bureaux d’études ».

M.M