Règlement pacifique des conflits et crises: Messahel met en avant le rôle de l’Algérie dans la stabilité régionale

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Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui a pris part hier à la 49ème réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos (Suisse), en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis en avant les efforts de l’Algérie dans la stabilité régionale, notamment en direction de son voisinage immédiat en faveur du règlement pacifique des conflits et crises dont souffrent certains des pays de ce même voisinage.

Messahel a indiqué que « les valeurs de dialogue et de réconciliation auxquelles l’Algérie est très attachée, développent les capacités des peuples à l’ouverture sur les autres nations, avivent et nourrissent leur disposition à l’interaction positive avec elles, facilitent et soutiennent leur participation à la construction des solidarités et des consensus internationaux, leur permettent de se mobiliser plus facilement autour des voies pacifiques de règlement des conflits, les incitent à réagir activement aux violations ou menaces de violations de la paix et les encouragent, sans nul doute, à contribuer, autant que faire se peut, à la promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les cultures et les religions au service de la paix ».  « C’est cet esprit qui nourrit et guide la position et l’action de l’Algérie en direction de son voisinage immédiat et des conflits et crises qui y persistent, que ce soit, à titre d’exemple, au Mali, en Libye, ou encore par le passé, les médiations menées dans la conclusion, en 1975, de l’accord frontalier entre l’Iran et l’Irak, la libération, en 1981, des diplomates américains détenus à Téhéran, l’accord de paix signé en 2000 entre l’Ethiopie et l’Erythrée, ou encore la médiation dans la crise des Grands Lacs et la conclusion de l’Accord de Taïf qui a mis fin à la guerre civile au Liban », a ajouté M. Messahel. Dans sa démarche pour répondre aux sollicitations et réunir les meilleures chances de succès dans ces médiations, l’Algérie s’est régulièrement imposée le strict respect de certains principes, parmi lesquels la neutralité et l’équidistance entre les protagonistes, la nécessité d’être accepté par les parties au conflit qui ont demandé la médiation, la nécessité du respect de l’unicité de la médiation et le rejet de son parasitage par d’autres initiatives parallèles ou concurrentes, l’exigence d’observer la plus grande discrétion dans la conduite de la médiation, convaincue que toute publicité est nécessairement contre-productive, travailler pour parvenir à l’appropriation du processus de règlement du conflit et de la solution du conflit par les protagonistes eux-mêmes, et, enfin, insister sur le rejet des interférences et ingérences extérieures. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères a lancé un appel pour « trouver des approches innovantes pour tenter de mettre fin aux conflits et crises qui emportent des vies innocentes et qui menacent souvent la paix et la stabilité régionale et internationale » en marquant « l’engagement de l’Algérie à poursuivre ses efforts et à investir dans la culture de la paix, du dialogue et de la tolérance, seule voie viable pour un monde plus sûr ». Messahel a souligné, en outre, que la démarche de paix en Algérie a été soutenue par la mise en œuvre d’une politique globale de déradicalisation, axée sur la promotion du référent religieux national, à savoir l’Islam modéré du juste milieu, la protection des composantes de l’identité nationale -Islam, arabité et amazighité- de toute exploitation, la lutte contre le discours extrémiste et sectaire, et la lutte permanente et structurelle contre les facteurs de marginalisation, d’exclusion ou de stigmatisation politiques, économiques, culturelles, sociales ou encore contre l’injustice sociale. Il a précisé que cette politique a trouvé « son expression concrète à travers tous les programmes et stratégies de développement menés par l’Etat dans les différents domaines d’activité et s’est faite avec l’implication des institutions publiques, des organisations citoyennes de la société civile, du secteur économique public et privé et surtout des citoyens ». Le ministre des Affaires étrangères a rappelé, dans ce cadre, les résultats engrangés « grâce à cette politique, notamment le nombre insignifiant des combattants terroristes étrangers algériens ». Il a également rappelé que « l’Algérie compte aujourd’hui parmi les pays les plus sûrs et les plus stables au monde, un fait que l’institut Gallup de Washington l’a affirmé en classant l’Algérie au septième rang mondial dans ses rapports pour 2016 et 2017 ». M. Messahel a également souligné que « l’Algérie consolide ces acquis par la promotion des principes et valeurs du vivre ensemble en paix, notamment à travers son initiative au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a conduit à la proclamation et pour la première fois, de la journée du 16 mai de chaque année Journée Internationale du vivre ensemble en Paix+ (A/RES/72/130) ». Cette résolution vient donner une « nouvelle dimension à la volonté résolue de la communauté internationale de préserver les générations futures du fléau de la guerre. Elle véhicule des valeurs dans lesquelles l’Algérie croit profondément et investi beaucoup. « Il s’agit de la tolérance, du respect de la différence et de la diversité, du dialogue et la compréhension entre les hommes et les peuples. A ce titre, mon pays a été honoré d’accueillir la cérémonie de béatification de 19 religieux chrétiens au mois de décembre dernier. J’aimerais souligner qu’elle est première du genre dans un pays musulman et qu’elle constitue un fort message de reconnaissance de la tolérance qui distingue l’Algérie et son peuple », a-t-il précisé. M. Messahel a ajouté que « face à ces valeurs, il est très légitime de voir dans la remarquable montée de la xénophobie et l’islamophobie, dans certaines sociétés, des facteurs qui menacent l’harmonie et la cohésion sociale et portent atteinte aux droits et à la dignité de segments entiers, facteurs que les pays touchés et la communauté internationale se doivent de combattre institutionnellement et sur le long terme ».