Des négociations sont en cours entre l’Algérie et l’Espagne afin d’exporter de l’électricité produite par le groupe national Sonelgaz vers la péninsule ibérique, a indiqué lundi à Alger le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni. “Nous allons se mettre en Bourse (de l’électricité) en Espagne.
Nous sommes en discussion avec eux notamment pour régler les histoires de taxes”, a déclaré M. Guitouni lors de la cérémonie d’approbation des plans d’engagement de la Société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz (SDC), filiale de Sonelgaz. Selon le ministre, “il est grand temps pour le groupe Sonelgaz de développer son activité Export, comme l’a déjà fait Sonatrach”, afin de “booster ses investissements et ne plus compter sur l’Etat ”. Le développement des exportations de l’électricité permettra aussi d’exploiter la totalité des capacités nationales mises en place pour la production électrique. “Nous pouvons plus se permettre de laisser 5.000 à 7.000 MW inexploités, cela coute cher. Nous devons les mettre sur les marchés, notamment européens, tunisien, libyen et pourquoi pas vers d’autres pays”, a-t-il avancé. “Nous nous pouvons pas se permettre le luxe d’attendre les périodes de pointe de consommation pour mettre nos 20.000 MW en même temps”, alors que ces capacités nationales restent sous-exploitées pendant dix mois pratiquement, souligne le ministre. En 2016, Sonelgaz avait effectué des opérations d’exportation de son électricité vers l’Espagne via l’interconnexion électrique avec le Maroc, d’après les explications d’un responsable au groupe. Suite à la “réussite” de ces opérations “expérimentales”, Sonelgaz compte s’introduire dans la Bourse espagnole de l’électricité, une plateforme de négociation, ou les membres de ce marché peuvent entrer des ordres d’achat et de vente d’énergie. Pour ce faire, des études de faisabilité sont actuellement en cours de réalisation dans le cadre d’une stratégie globale d’exportation du groupe, incluant également la vente d’équipements produits en Algérie, à l’instar des turbines à gaz et à vapeur.
Un investissement de 370 mds DA pour améliorer la performance technique et économique
La Société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz (SDC), filiale du groupe Sonelgaz, prévoit un programme de développement de son réseau dont le coût d’investissement dépasse les 370 milliards de dinars d’ici 2023. Ce programme s’inscrit dans le cadre des plans d’engagement d’amélioration de la performance technique et économique de la SDC pour la période 2019-2023, approuvés lundi par le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni. La SDC a besoin d’une enveloppe financière globale de 370,87 milliards de dinars pour concrétiser ce programme « ambitieux » visant à réaliser près de 85.000 km de réseaux d’électricité et du gaz ainsi que de nouvelles infrastructures énergétiques sur les cinq années à venir. Sur le volet technique, les plans d’engagement 2019-2023 ont fixé des nouveaux objectifs de performance visant à assurer une « minimisation considérable, tendant vers zéro coupure, des temps et des fréquences de coupures liées aux incidents de distribution », selon les explications des représentants de la SDC. Concernant les taux de pertes, les nouveaux plans d’engagement visent à atteindre des niveaux avoisinant une moyenne de 9% pour l’électricité et 2% pour le gaz. La SDC prévoit dans le cadre de son application aux plans d’engagement le déploiement de la télé relève, la généralisation des comptages inter-agences pour une meilleure maitrise des flux physiques, le remplacement des compteurs classiques par des compteurs électroniques et le renforcement des brigades anti-fraude. Elle compte également l’encouragement des modes de paiement électronique, l’instauration d’une application de relation avec la clientèle par SMS, ainsi que la modernisation des outils de gestion (trésorerie, comptabilité, etc.). S’agissant des tarifs de l’électricité et du gaz, le président de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), Abdelkader Choual, a affirmé que cette question n’était pas l’ordre du jour, précisant que l’étude menée actuellement par la CREG porte sur le coût réel de la production et de la distribution du gaz et de l’électricité et non de leur tarifs proposés aux clients. Toutefois, l’étude des coûts nécessitent une séparation totale de la comptabilité de l’activité Electricité avec celle du Gaz dans le prochain bilan financier 2018, souligne M. Choual dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie d’approbation des plans d’engagement. Pour rappel, la Société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz (SDC Spa) a été créée en 2017 suite à la fusion-absorbation des sociétés SDC, SDE et SDO d’une part et le rattachement de la SDA en tant que filiale d’autre part. Elle gère, à travers ces 52 directions de distribution 48 concessions s’étendant sur le territoire national. La SDA compte actuellement 9,56 millions de clients Electricité et 5,59 millions clients Gaz, selon les données de la société.
Moussa O / Ag