EN;  Mahrez est-il vraiment marginalisé à City ?

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 Ces derniers temps, une polémique a surgi chez nous, notamment sur les réseaux sociaux, selon laquelle Riyad Mahrez est quelque peu marginalisé à Manchester City. Certains vont jusqu’à accuser son coéquipier Raheem Sterling, son concurrent au poste d’ailier, de l’ignorer en refusant souvent de lui passer le ballon.

Est-ce que l’on peut imaginer que dans un club de l’envergure de City, dirigé par l’un des meilleurs sinon le meilleur tacticien au monde, des choses pareilles peuvent se produire ? Qu’il y ait une concurrence au sein de l’équipe, c’est une chose tout à fait naturelle, elle peut même créer une émulation positive chez les joueurs. Mais en aucun cas elle ne peut déteindre sur le rendement collectif de l’équipe. À ce niveau, le staff technique, encore moins Pep Guardiola, qui veille au moindre détail, ne peut tolérer ce genre d’attitude. Même si l’international n’a pas été aligné lors du match crucial et au sommet contre Liverpool, ce n’est pas parce qu’il est moins fort que Sterling ou un autre joueur de City qui évolue dans le même registre. L’on a vu que Kevin De Bruyne et Gabriel Jesus, deux super joueurs, sont également restés sur le banc lors de ce choc de Premier League.  Cela obéit plus à des choix tactiques et à la forme du moment de chaque élément. Pour rappel, Mahrez a été titularisé lors du match aller contre ce même adversaire, ratant même un penalty à la dernière minute qui aurait pu donner la victoire à son équipe. Il faut savoir aussi que Mahrez est l’un des joueurs les plus utilisés par Guardiola en disputant plus de 30 matches toutes compétitions confondues depuis le début de la saison. C’est dire la grande confiance dont il jouit à City. Maintenant dans ce genre d’équipe qui joue sur plusieurs tableaux et dont l’ambition est de tout gagner, l’entraîneur ne peut pas compter sur un groupe restreint de joueurs. Il n’y a pas ce qu’on appelle communément des titulaires à part entière, sauf peut-être à des postes bien précis comme celui de gardien de but. Sinon il est obligé de faire tourner son effectif avec des éléments d’égale valeur à tous les postes pratiquement. C’est le lot des grosses écuries pour atteindre leurs objectifs. C’est plus vrai à Manchester City qui ne possède pas dans ses rangs un crack comme Messi ou Ronaldo, mais plutôt d’excellents joueurs qui se valent tous. Tout le monde est appelé à apporter sa pierre à l’édifice et comme on dit : c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens. En optant pour le club mancunien, champion d’Angleterre en titre faut-il le rappeler, Riyad Mahrez savait pertinemment à quoi s’en tenir. Il ne peut pas exiger un poste de titulaire à tous les coups. Il doit savoir faire le dos rond et saisir pleinement sa chance quand il est incorporé. L’attaquant algérien ne s’en plaint pas d’ailleurs. Lors de sa dernière entrevue accordée au site officiel du club, il n’a pas tari d’éloges sur son entraineur. « C’est un très gros travailleur, il fait un énorme travail pour nous, pour que l’on soit prêt et que l’on ait juste à penser au match », a-t-il déclaré à propos de Guardiola. Ce dernier le lui rend bien puisqu’il avait insisté pour le recruter l’été dernier, malgré le parcours atypique de l’international algérien. La confiance est réciproque, alors il est nulle besoin de créer des fritures sur cette ligne qui fonctionne à merveille jusque-là. Ce supposé complot dont est victime Mahrez n’existe finalement que chez les esprits mal tournés qui voient le mal partout. En polluant le net avec leurs élucubrations, ils font beaucoup de tort au joueur, alors qu’ils pensent l’avoir défendu. Il est vrai que « les réseaux sociaux ont généré une invasion d’imbéciles qui donnent le droit de parler à des légions d’idiots qui auparavant ne parlaient qu’au bar (…), sans nuire à la communauté et ont maintenant le même droit de parler qu’un Prix Nobel », comme l’a si bien résumé l’érudit écrivain italien Umberto Eco, aujourd’hui disparu.

Pour une fois qu’on a un joueur qui évolue dans un top club en Europe, il ne faut aller lui chercher des problèmes là où il n’y en a pas.

Ali Nezlioui