Plusieurs dispositifs ont été déployés par les pouvoirs publics pour soutenir la filière de la pomme de terre, a indiqué hier le ministère de l’Agriculture et du développement rural et de la pêche dans un communiqué, à l’issu d’une réunion de travail présidée par le secrétaire général du ministère ,Kamel Chadi.
« De multiples mesures ont été prises par le secteur, notamment en matière approvisionnement de semence, ce qui a permis une plantation précoce, à partir de la mi novembre, pour atteindre une superficie de 9.639 hectares et les plantations se poursuivent dans différentes régions », a-t-on souligné lors de cette rencontre sur la filière pomme de terre en vue d’évaluer les programmes de production en cours (arrière saison, primeur et saison). Cette rencontre a vu la présence notamment des directeurs des services agricoles des wilayas concerné, l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV), les acteurs de la filière, les représentants de la BADR et la CNMA, ainsi que les instituts et les centres et les organismes spécialisés. La réunion a porté également sur l’évaluation des niveaux de plantation et production des différents programmes de production en cours, les dispositifs d’encadrement, la régulation et les questions liées aux financements et aux assurances agricoles. « A l’issue des évaluations de la filière, il a été relevé une hausse de 5% dans la superficie plantée en tranche arrière saison 2018-2019 (60.484 hectares) et 11% dans la prévision de production (11.915.595 quintaux) par rapport à la campagne écoulée », lit-on dans le communiqué. « Les superficies récoltées à ce jour sont de 29.910 hectares avec une production de 8.644.997 quintaux, a précisé la même source, en assurant que « l’entrée précoce de cette production d’arrière saison, associée au dispositif de déstockage a eu un impact « positif » sur le prix de la pomme de terre. Les plantations pour la tranche primeur 2018-2019 sont de 4.265 hectares, soit le même niveau de plantation que la campagne écoulée. Une hausse de 3% dans les objectifs de plantations pour la tranche saison 2018-2019: 72.541 hectares avec une prévision de production de 24.813.157 quintaux, a-t-on encore précisé. Au terme de cette réunion, plusieurs orientations ont été données pour appuyer davantage cette dynamique au niveau de la filière à travers notamment la poursuite des efforts déployés pour sécuriser l’approvisionnement des programmes de production de semences de qualité, la couverture des besoins de la filière en mécanisation pour palier aux manque de la main œuvre agricole et le renforcement du dispositif de régulation. En outre, des instructions ont été données pour l’accompagnement financier des agriculteurs afin de les encourager à investir dans cette filière, ainsi que pour les inciter à contracter une assurance contre les risques agricoles.
80.000 tonnes ciblées à l’échelle nationale pour le stockage
Un volume global de pas moins de 80.000 tonnes de pomme de terre est programmé au stockage à l’échelle nationale dans l’objectif de réguler ses prix et d’assurer sa disponibilité durant les prochains mois, a-t-on appris à Boumerdes, auprès de la direction centrale de la régulation et du développement des productions agricoles près le ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche. Sur ce volume de pomme de terre d’arrière saison ciblé, il a été stocké, à ce jour, plus de 10.000 tonnes à l’échelle nationale, a indiqué le directeur central de la régulation et du développement des productions agricoles, Mohamed Kherroubi, , en marge d’un visite de travail effectuée en début de semaine à Boumerdes par le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazghi. L’opération a pour objectif principal « d’éviter une raréfaction ou un manque de ce produit de consommation vital durant les mois de février et mars prochains, voire tout au long des mois de cette année », a-t-il expliqué. Ce programme de stockage, récemment réactivé par le ministère de tutelle, vise également, selon le même responsable, la résorption du surplus de production, au même titre que du volume de pomme de terre déstocké et injecté sur les marchés actuellement (estimé à plus de 100.000 tonnes) . « Le déstockage de cette quantité de pomme de terre a négativement impacté sur les prix de la pomme de terre, qui ont considérablement baissé, et de ce fait sont à l’origine d’importantes pertes subies par les producteurs et les agriculteurs », a relevé le même responsable. Sur un autre plan, M. Kherroubi a fait part d’une production prévisionnelle de 18 millions de tonnes de pomme de terre d’arrière saison attendue, à l’échelle nationale, sur une superficie ciblée de 60.000 ha. Le stockage de la pomme de terre, entamé le 28 décembre écoulé, a été dicté par le constat d’une importante baisse du prix de ce produit, sur le marche national, a souligné, pour sa part, Ahcène Kedmani, président du Conseil national interprofessionnel de la filière pomme de terre. Le produit est actuellement écoulé dans une fourchette entre 18 à 25 da le kg chez les grossistes, a-t-il signalé. D’où la décision prise, a-t-il ajouté, de réactiver le programme de stockage du produit, en vue d’empêcher une baisse encore plus importante de ses cours, qui pourrait être, selon lui, à l’origine d’une « saison très difficile pour les agriculteurs et producteurs de la filière », a-t-il estimé.
T.M / Ag