Le cancer ou cette maladie du siècle gagne du terrain en silence en Algérie : « 50 000 » C’est le nombre des cas atteints de cancer en Algérie depuis le début de l’année 2018

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Le chiffre donne froid dans le dos. « 50 000 », c’est le nombre des cas atteints de cancer en Algérie depuis le début de l’année 2018.

Autant dire que cette maladie ravageuse se prolifère dans notre pays en l’absence de campagnes de sensibilisation largement médiatisées, mais aussi de dépistages et traitement efficaces. Le professeur Kamel Bouzid, médecin en chef du service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) à Alger, en a fait un constat bien amer. Le président de la Société algérien d’oncologie médicale est catégorique : « le nombre des cas est en hausse » par rapport aux années précédentes. Selon lui, les deux wilayas les plus atteintes sont Adrar et Tamanrasset dans le sud en raison des essais nucléaires de la France coloniale. Plus en détails, ce sont le cancer du sein et celui colorectale qui gagnent du terrain. Pour le premier type, qui touche essentiellement les femmes, au moins 12 000 nouveaux cas ont été recensés depuis le début de l’année. S’agissant du deuxième, 7000 personnes, principalement des hommes, ont contractés la maladie. Le changement des habitudes alimentaires et l’hygiène de vie sont en grande partie le facteur déclencheur, note le professeur Bouzid. Alors que dans les pays développés, les avancées en matière de lutte anti-cancer sont jubilatoires. En Algérie, la moitié des cas, soit 50%, meurent, faute de traitement ou de dépistage précoce. S’ajoute à cela, le déficit en médecins spécialistes que connait le pays. Même si annuellement entre 80 et 100 onologues sont opérationnels, le nombre reste insuffisant au vu du développement de la maladie. Pire, déplore le chef de service du CPMC, la majorité des oncologues fraichement diplômé prend le chemin de l’exil. En somme, autant de facteurs qui rendent la lutte anti-cancer périlleuse en Algérie.

Yasmina Derbal