Le Sénat américain a adopté jeudi 13 décembre, sans aucune opposition, une résolution tenant le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane pour « responsable du meurtre » du journaliste Jamal Khashoggi.
Cette résolution, adoptée par un vote oral, contredit nettement le président américain Donald Trump, en stipulant que le Congrès « estime que le prince héritier Mohammed Ben Salmane est responsable du meurtre » du Saoudien Jamal Khashoggi. Très forte symboliquement car soutenue par des sénateurs républicains comme démocrates, l’avenir de cette mesure reste incertain. Aucune date n’a encore été fixée pour un vote à la Chambre des représentants et il faudrait ensuite que Donald Trump la signe pour qu’elle puisse entrer en vigueur. L’éditorialiste du Washington Post a été tué le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, puis démembré lors d’une opération « non autorisée », selon Ryad.
Le texte demande également la libération du blogueur Raif Badawi
La résolution exige d’autre part la libération de Raif Badawi, un blogueur emprisonné pour « insulte » à l’islam, de sa sœur Samar Badawi, ainsi que des militantes « prisonnières politiques » arrêtées en 2018. Les sénateurs prennent soin de souligner que la relation avec Ryad est « importante pour la sécurité des États-Unis et ses intérêts économiques ». Mais ils dénoncent les actes « erratiques » du royaume, en citant notamment l’engagement de l’Arabie saoudite dans le guerre au Yémen, l’affaire du Premier ministre libanais Saad Hariri et « la suppression de la dissidence » dans le pays. Ce comportement affecte, selon le texte, « la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, élément essentiel dans la stabilité de la région » notamment face à l’Iran. »La condamnation unanime du prince héritier saoudien par le Sénat américain envoie un message fort au roi Salmane: ce problème dans les relations États-Unis-Arabie saoudite ne peut pas être glissé sous le tapis ou ignoré », a réagi sur Twitter…