Energie photovoltaïque: Un potentiel national équivalent  105  fois la consommation mondiale d’électricité

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Le potentiel photovoltaïque de l’Algérie est  estimé à près de 2,6 millions de térawatts/heure (TW/h) par an, soit 105  fois la consommation mondiale d’électricité, a indiqué  à Alger le  consultant et chercheur dans le secteur des énergies renouvelables, M’hamed  Hammoudi.

Intervenant lors de la conférence-débat « Le potentiel, les opportunités et  les défis de la mise en place des énergies renouvelables en Algérie »  organisée par le collectif de réflexion CARE, ce consultant a fait savoir  que « logiquement », les wilayas du sud sont celles pouvant contribuer le  plus dans la production des énergies renouvelables au vu de la surface  disponible et du taux d’ensoleillement. Ces wilayas étant Tamanrasset avec un potentiel de contribution à la  production photovoltaïque nationale de 28%, Adrar avec 21%, Illizi avec 14%  puis Tindouf, Bechar et Ouargla avec 7,5% chacune. Le consultant a également indiqué que l’Algérie bénéficie d’un potentiel  important d’énergie éolienne alors que cela n’est pas assez pris en  considération. Il a ainsi cité les wilayas d’Oran, Médéa et Alger dans le top 3 en termes de potentiel éolien.  Dans le cadre de la mise en place du programme national de développement  des énergies renouvelables (PNDER), l’Algérie ambitionne l’installation de  22.000 MW, soit un investissement de 34 milliards de dollars. « Il y a 5 ans, le même projet aurait coûté 60 milliards de dollars », a  fait savoir M. Hammoudi se félicitant de l’actualisation du PNDER en 2015. Cette actualisation a permis d’offrir la plus grande part de ce programme  à l’énergie photovoltaïque (61,7%) et à l’éolien (22,77%) et à différer  l’investissement dans certaines technologies plus onéreuses sur du plus  long terme, notamment concernant la technologie solaire thermique. De plus, d’ici 2030, ce programme permettra d’atteindre 27% de  renouvelable dans le mix national énergétique, ce qui induirait pour le  pays une économie annuelle de 38 milliards de m3 de gaz naturel. Actuellement, la part de consommation locale de gaz par rapport à la  production nationale ne cesse d’augmenter passant de 31% à 46% entre 1991 à  2017.  Par ailleurs, M. Hammoudi a salué la volonté d’adhésion de l’Algérie au  marché spot européen afin de fournir l’Europe en énergie, soulignant que  l’Italie et la Finlande sont les plus importants importateurs européens  d’énergie électrique. Il a également mis en lumière le potentiel du marché africain que  l’Algérie pourra intégrer par l’établissement d’une liaison avec la  Mauritanie. En Afrique, 640 millions de personnes n’ont pas accès de manière régulière  à l’électricité. L’Europe et l’Afrique pourraient ainsi constituer des marchés porteurs  pour le renouvelable algérien, surtout si l’Algérie installe des capacités  de stockage de cette énergie pour la commercialiser à des moments où la  demande extérieure est plus forte au cours de l’année, a-t-il souligné. En effet, les prix spot moyens du marché européen atteignent 120  euros/MWh, en Italie le MWh se commercialise à 276 dollars et en Espagne à  228 dollars. En Afrique, le prix moyen est de 140 dollars/MWh, tandis qu’en Algérie,  celui-ci coûte 42 dollars.  Concernant les moyens de stockage, des technologies existent permettant de  stocker les surplus de production et ainsi remédier à l’instabilité de la  disponibilité des ENR. Pour ce faire, le chercheur a évoqué plusieurs moyens de stockage tel  que des batteries spécifique (stockage de l’énergie de quelques heures à  quelques jours), un autre stockage sous forme d’air comprimé ou bien à  travers la transformation de l’énergie en gaz (hydrogène puis méthane) dont  le stockage peut durer entre plusieurs mois à quelques années. A noter qu’en 2017, la consommation électrique mondiale était de 24.800  TWh/an. L’Algérie consomme annuellement 78 TW/an. Selon M. Hammoudi, les prévisions scientifiques affirment que d’ici 2025,  l’Algérie consommera entre 123 à 160 TWh/an. De plus, l’électricité à travers le monde provient de sources non  renouvelables carbonées à hauteur de 73,5%. En Algérie, la production  électrique provient pour sa part à 97% du gaz naturel.

Moussa O