Le long métrage de fiction, « La voix des anges », un mélodrame social explorant la société algérienne à travers sa jeunesse, du réalisateur Kamel Laïche, a été projeté en avant première dimanche soir à Alger.
D’une durée de 96mn, ce film a été présenté en compétition du 9e Festival international du cinéma d’Alger (Fica), ouvert samedi à la salle Ibn Zaydoun de l’Office Ryadh El Feth. « La voix des anges » relate l’histoire de Mahrez, campé par Nassim Madani, un jeune algérois sans formation, sans occupation, ni grandes ambitions survivant de petits larcin la journée pour se payer des psychotropes dans son quartier populaire des hauteurs de la capitale. En arrachant le portable d’un automobiliste, Mahrez se fait arrêté par les forces de l’ordre mais contre toute attente la victime, Khaled, un cinéaste joué par Nidal El Melouhi, retire sa plainte et offre au jeune un travail sur son plateau de tournage. Cette rencontre change la vie du jeune homme qui oublie sur le plateau son père violent, son frère emprisonné, et sa mère battue et humiliée quotidiennement. A partir de ce moment un autre film s’installe dans le film, celui qui est en tournage et qui aborde l’endoctrinement extrémiste des jeunes algériens pendant les années de terrorisme mettant en scène un autre jeune homme en détresse, aidé puis récupéré par une association clandestine. Le film en tournage montre toutes les étapes d’endoctrinement jusqu’à l’épreuve ultime où le jeune homme doit abattre un homme de sang froid pour pouvoir rejoindre d’autres groupes terroristes dans le maquis. Très enthousiasmé par son nouveau travail et par le monde de la production cinématographique Mahrez commence à rêver d’une vie meilleure pour lui et pour sa mère. Avec deux histoires évoluant en parallèle et quelques lenteurs, « La voix des anges » tente cependant d’aborder un trop grand nombre de fléaux sociaux (drogue, violence faite aux femmes, extrémisme,…) que le réalisateur a tenté de partager entre les deux trames tout en truffant le film d’une multitude de petites allusions à d’autres problématiques. Le 9e Fica se poursuit jusqu’au 9 décembre avec sept autres longs métrages en compétition dont « Le droit chemin » de Okacha Touita, »Rusty Boys » du Luxembourgeois Andy Bausch, « Une saison en France » du Tchadien Saleh Harounou, « L’autre côté de l’espoir » du Finlandais Aki Kaurism?ki. (APS)
« Libre », un documentaire sur les migrants projeté à Alger
Le film « Libre », un documentaire émouvant sur l’accueil des réfugiés dans une région de France frontalière de l’Italie, a également été projeté dimanche à Alger programmé dans le cadre du 9e Festival international du cinéma d’Alger (Fica) en présence de son réalisateur, Michel Toesca. Présenté en compétition du festival, ouvert samedi, le documentaire se focalise sur l’accueil des demandeurs d’asile qui ont fui leurs pays à cause des conflits, à travers le portrait de Cédric Herrou, un habitant de la vallée de la Roya à l’extrême sud-est de la France. Sorti en 2018, le documentaire de 100 mn, s’intéresse à cet agriculteur qui croise un jour le chemin de ces réfugiés subsahariens refoulés d’Italie et décide de leur offrir un abri tout en les assistant dans leurs démarches administratives de demandeurs d’asile. Empreint d’émotions, « Libre » dessine le portrait de Cédric, partagé entre ses occupations agricoles et l’accueil des migrants dans son domicile, ce qui lui vaut d’être régulièrement perquisitionné par la police. Cédric, poursuivi en justice pour avoir aidé ces sans-papiers à s’installer et circuler en France, subit des pressions de la part des autorités judiciaires et policières. Appuyé par des témoignages de migrants, le film s’attarde sur les conditions misérables des « sans papiers, souvent refoulés aux frontières par les autorités italiennes et françaises ». Le documentaire montre également des bénévoles comme Isabelle, infirmière qui prête ses services à ces réfugiés, parmi lesquels se trouve une femme enceinte. Les paysages naturels et paisibles de la Roya, cette région qui accueille des centaines de réfugiés fuyants les zones de conflits en Afrique notamment, ont servi de décors à ce film réaliste qui pointe du doigt les entraves aux demandes asile. Présent à la projection, le réalisateur Michel Toesca, affirme que son documentaire traite sous un angle « humain » du drame des réfugiés qui, fuyant les violences dans leurs pays d’origine, font face au « déni de solidarité » et à la stigmatisation dans les pays accueil. « A travers « Libre », j’ai voulu porter à l’écran l’hospitalité d’une vallée singulière qui défend une cause universelle », a-t-il résumé. Projeté en séance spéciale au dernier Festival de cinéma de Cannes (France), « Libre » a été salué par le public et le jury. Neuf documentaires sont programmés en compétition du 9e Fica qui prévoit également la projection de neuf fictions. Le 9e Fica se poursuit jusqu’au 9 décembre à la Salle Ibn Zeydoun à raison de trois projections par jour. L’entrée est gratuite.
Benabel.M