L’Algérie mise sur le développement de l’aquaculture pour répondre aux besoins de la demande nationale en poissons estimée à 200.000 tonnes par an, a indiqué hier à Alger le directeur général de la pêche et de l’aquaculture, Taha Hamouche.
Le développement de l’aquaculture est le meilleur moyen pour répondre à la demande nationale en poissons, a souligné M. Hamouche en affirmant que la consommation moyenne de poisson par habitant s’élève à 5 kilogrammes annuellement, ce qui est en deçà des normes de l’Organisation des Nations unis pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). S’exprimant lors du Forum El Moudjahid, ce responsable a affirmé que la production nationale en poissons, qui a atteint 120.000 tonnes durant l’exercice 2018, pourrait s’accroitre à 180.000 tonnes avec le développement de la pêche aquacole. Cette quantité escomptée devrait contribuer à la sécurité alimentaire du pays, ainsi qu’à la diversification de la ration alimentaire des algériens, a-t-il soutenu. Selon M. Hamouche, l’investissement dans l’aquaculture est une politique très recommandée par les experts pour assurer une production durable et croissante, tout en préservant les ressources halieutiques. Il a évoqué les 65 projets aquacoles déjà réalisés et 101 dossiers validés par le Centre national de recherche pour le développement de la pêche et de l’Aquaculture (CNRDPA), portant les dossiers validés à 243.Il a fait remarquer par ailleurs l’intérêt croissant des agriculteurs pour les activités aquacoles en parallèle de l’agriculture. « Ils font l’élevage des poissons dans leur bassins d’irrigation et se servent de cette eau utilisée dans l’aquaculture pour l’irrigation des terres », a-t-il fait constater. Cette activité, selon ses explications, contribue grandement à améliorer le rendement et la qualité de leur production du fait que cette eau utilisée est riche en produit organiques ce qui leur permet de réduire l’utilisation des engrais chimiques. Dans ce sens, il a affirmé que plusieurs agriculteurs ont bénéficié de formation aquacole dont 1.200 agriculteurs dans la wilaya d’El Oued. Outre, le marché local, le poisson issu de la production aquacole, pourrait être exporté vers les pays voisins, a affirmé ce responsable, assurant que certains operateurs exportent déjà vers la Tunisie et même la France. A propos du quota de pêche du thon rouge de l’Algérie pour les deux prochaines années 2019 et 2020, il a affirmé qu’il a été porté respectivement à 1.444 tonnes et 1.655 tonnes, contre seulement 460 tonnes en 2015. L’Algérie a pu négocier avec la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) pour augmenter son quota de pêche de manière substantielle, a souligné M. Hamouche, en précisant qu’en 2018, les quantités pêchées se sont élevées à 1.306 tonnes. « La flottille nationale sera ainsi augmenté en adéquation avec cette hausse de notre quota, a-t-il ajouté. Concernant la pêche de l’espadon, le directeur général de la pêche et de l’aquaculture, a fait savoir que le quota attribué à l’Algérie a atteint 534 tonnes, soit la quantité pêchée habituellement, expliquant que l’Algérie a dû négocier pour maintenir cette quantité car, a-t-il dit « il y a une diminution chaque années de 3% du quota de chaque pays jusqu’à 2022 concernant cette variété de poisson « . Interrogé sur les opportunités d’investissements dans le secteur en Mauritanie après l’ouverture du poste frontalier terrestre Mustapha Ben Boulaid à Tindouf, il a affirmé que cinq permis de pêche seront octroyés au profit d’opérateurs algériens leur permettant de pêcher dans les eaux mauritaniennes.
T.M