FAF – La formation c’est bien, la lutte contre la corruption c’est mieux !

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« C’est le début de changements des mentalités et une grande victoire pour le football national. C’est le basculement vers la formation. On espère créer un effet boule de neige et amener d’autres clubs à lancer leurs centres de formation ».

C’est ainsi que le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, s’est adressé à la presse après l’adoption samedi à l’unanimité par les membres de l’AG, de son projet de création de quatre centres techniques fédéraux (CTR).  Une date « historique », a-t-il qualifié ce rendez-vous tout en soulignant le changement radical de la politique au niveau la Fédération qui donnera désormais la priorité à la formation. L’initiative est saluée par tous les acteurs du ballon rond chez nous, eu égard aux carences constatées dans ce secteur névralgique. La formation a été complètement délaissée ces dernières années, au point où on n’arrive plus à former des joueurs locaux capables d’endosser le maillot national ou de rivaliser avec leurs compatriotes évoluant à l’étranger. Avec la création prochaine de ces centres de Fédération et ceux probablement des clubs, gageons que cette faiblesse sera corrigée à moyen terme. D’autant que la patte a toujours existé. Avec ces centres, s’ils se concrétisent sur le terrain bien évidemment, la déperdition sera moindre au niveau des jeunes. Mais le football an Algérie ne souffre pas seulement de l’absence de formation. D’autres fléaux autrement plus graves l’empêchent également de sortir de l’ornière. A commencer par la corruption qui le ronge de l’intérieur au su et au vu de tout le monde. Elle sévit à tous les paliers et même chez les jeunes. En marge de l’AGE qui s’est déroulée ce samedi, Abdelhakim Serrar, le Directeur général de l’USMA l’a reconnu explicitement en déclarant aux journalistes qu’ « on porte tous des chemises blanches avec des tâches noires ».  L’ancien joueur international insinue que tous les dirigeants du football sont éclaboussés par des affaires de matches arrangés, confirmant ce que tout le monde savait déjà. Faut-il dès lors tous les condamner ? Faute avouée, à moitié pardonnée, dit-on, à condition toutefois de faire pénitence. Le véritable basculement se produira lorsqu’il  n’y aura plus ce climat de suspicion, où chaque match est matière à spéculation.  Or, pour le moment, ce sont toujours les mêmes acteurs qui sévissent dans ce milieu malsain et dans l’impunité la plus totale. A cause de la sacro-sainte paix sociale, les autorités n’osent pas mettre le nez dans ce panier à crabes. Du coup, ces dirigeants se sentent puissants et intouchables au point de défier les pouvoirs publics. Si la formation est fondamentale dans le redressement du la discipline, la lutte contre la corruption et la violence l’est tout autant, sinon plus. Le jour où la Fédération parviendra à l’éradiquer, ce sera réellement un jour historique. On peut toujours rêver.

Ali Nezlioui