Un Salon international lui est consacré à partir d’aujourd’hui: Le développement des énergies renouvelables au centre des priorités de l’Etat

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Pour faire face à cette conjoncture de récession économique, l’Algérie n’a d’autre choix que de se tourner vers de nouveaux secteurs créateurs de richesse et de la valeur ajoutée, dont celui des énergies renouvelables sur lequel le gouvernement mise énormément pour relancer l’économie du pays et augmenter le taux de croissance.

C’est dans cette optique qu’intervient l’organisation, à partir d’aujourd’hui, du Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable «ERA 2018» au Centre de conventions d’Oran, sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Pour sa 9e édition, le Salon est conçu de façon à mettre en évidence les avancées enregistrées en matière de développement des énergies renouvelables, dans le dispositif juridique et incitatif qui leur est consacré, et, sur le terrain, à travers l’émergence des capacités nationales dans leurs dimensions industrielle et énergétique. Le but est de répondre à la nécessité d’un tissu industriel local conjugué à une expertise internationale pour asseoir durablement le potentiel national en énergies renouvelables mais aussi de renforcer l’attractivité algérienne de ce créneau, vis- à-vis des opérateurs étrangers intéressés par des partenariats avec les opérateurs nationaux.

Les secteurs de l’énergie, de l’industrie, de l’hydraulique et de l’assainissement, des finances et assurances, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, les entreprises de sous-traitance, pour ne citer que ceux-là, ainsi que les universités et centres de recherche, les organismes de soutien à la promotion de l’entrepreneuriat y seront présents. La partie internationale, quant à elle, sera représentée par des entreprises françaises, italiennes, chinoises et espagnoles. Le traditionnel cycle de conférences prévu sur les 3 jours sera animé par d’éminents experts et spécialistes.

Les thématiques traiteront des avancées dans le dispositif national et du processus de lancement des avis d’appel d’offres, des avancées à l’international et ce qu’elles inspirent, ainsi que des avancées enregistrées dans le tissu industriel local en rapport avec les objectifs du programme national des énergies renouvelables. Outre sa vocation première, centrée sur les énergies renouvelables, le Salon reste ouvert sur les autres dimensions du développement durable, particulièrement dans les segments qui touchent à la préservation des ressources naturelles comme l’économie d’énergie, la gestion de l’eau, la réutilisation des eaux usées et la valorisation des déchets. Dans ce sens, faut-il le rappeler, le président de la République avait réaffirmé l’engagement de l’Etat de poursuivre la mise en œuvre du programme national de développement des énergies renouvelables, en le plaçant au rang de «priorité nationale». A cet effet, le chef de l’Etat avait donné des directives pour la poursuite et la dynamisation de ce programme, rappelant, à cette occasion, que le développement des énergies renouvelables est à même de «prolonger durablement l’indépendance énergétique de notre pays et de générer aussi une dynamique de développement économique dans son sillage».

Pour sa part, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait mis l’accent sur la détermination de l’Etat à poursuivre ses efforts pour atteindre tous les objectifs du Programme national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique malgré une crise financière persistante. Il avait tenu à rappeler les «progrès notables» réalisés dans le domaine de l’énergie, ajoutant que l’Etat était «résolument déterminé» à poursuivre ses efforts pour atteindre tous les objectifs de son programme national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergé- tique. Outre la réalisation du raccordement total de l’ensemble du territoire national aux réseaux de gaz et d’électricité, le programme en question vise à assurer de nouvelles ressources énergétiques, a souligné le Premier ministre, précisant que la politique énergétique est l’un des piliers du modèle de croissance économique adopté par l’Etat, en tant que véritable levier du développement économique et social du pays.

Ouyahia avait également relevé que le gouvernement s’emploie à réunir les conditions et les moyens nécessaires pour poursuivre la mise en œuvre du grand programme mis en place dans ce domaine visant à porter la production électrique à plus de 30 000 mégawatts à l’horizon 2020. Le programme national des énergies nouvelles et renouvelables et d’efficacité énergé- tique sera lancé dans toutes ses composantes pour contribuer d’une part à accroître la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie et d’autre part à l’industrialisation du pays à travers le développement des capacités technologiques et la fabrication des équipements requis par ce programme, comme cela a été énoncé dans le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a fixé le cap et prévoit, à l’horizon 2030, une puissance totale de 22 000 mégawatts dédiés à la seule consommation locale. Il projette aussi de développer un large éventail de filières technologiques où le photovoltaïque et l’éolien se taillent la part du lion avec respectivement 13 575 mégawats et 5010 mégawats, le reste étant réparti entre l’énergie solaire thermodynamique, la biomasse, la cogénération et la géothermie.

Une transition énergétique couplée à la diversification économique doit favoriser l’émergence de nouvelles filières industrielles et ainsi offrir à l’économie un levier de croissance et de création d’emplois, ont expliqué les organisateurs de cette conférence. Il est ainsi indispensable de revoir les offres de formation au niveau de nos universités et de créer des centres d’excellence dédiés aux nouveaux métiers pour répondre aux besoins de ces filières novatrices. Au-delà de son apport supplémentaire en matière de production d’électricité, le programme des énergies renouvelables aura aussi des implications importantes en amont, du fait des besoins considérables en équipements et accessoires nécessaires que l’Algérie aspire à fabriquer localement dans le cadre de partenariats entre des opérateurs nationaux et étrangers.

C’est dans cette optique qu’une opération d’équipement en énergie solaire de puits pastoraux et de foggaras vient d’être réalisée à Aïn Salah dans le cadre de la généralisation des énergies renouvelables. Cette opération permettra de répondre aux besoins des agriculteurs et autres éleveurs en matière d’énergie et d’améliorer les conditions de vie de la population de la région. L’opération d’équipement de ces puits pastoraux et les foggaras en moyens de pompage en utilisant l’énergie solaire, contribuera à la promotion de l’activité pastorale dans la région et l’amélioration de la distribution de l’eau potable distribuée par le système des foggara. Elle permettra également d’assurer un approvisionnement régulier d’eau d’irrigation et pour la population nomade activant dans l’élevage de cheptel. La mise en place d’une stratégie adoptant les énergies renouvelables comme suppléant aux énergies fossiles, s’avère plus que nécessaire pour faire face aux nouveaux défis économiques engendrés par la chute des cours du pétrole.

La tenue récemment à Alger d’un forum sur les énergies renouvelables a permis de décortiquer l’ensemble des problématiques liées à cette question, donnant ainsi la possibilité aux experts en la matière de souligner l’importance de ce secteur pour une croissance durable en Algérie, tout insistant sur des textes juridiques et des instances de suivi des investissements hors hydrocarbures. Ils ont appelé à adopter, à titre provisoire, des taxes et impôts raisonnables socialement pour un équilibre financier, à accélérer l’investissement hors hydrocarbures comme en agriculture et à accorder davantage d’intérêt au développement de la ressource humaine à travers la formation et l‘acquisition du savoir. Le programme national de développement des énergies renouvelables prévoit une production d’ici à 2030 de 22 000 MW d’électricité de source renouvelable, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10 000 MW supplémentaires à exporter. Ce qui correspond à 27% de la production globale d’électricité et le double de la capacité actuelle du parc national de production de cette énergie. En conséquence, il en résultera, à l’horizon 2030, un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l’éolien accompagné, à moyen terme, de la production d’énergie à partir du solaire thermique, ainsi que l’intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie, selon des projections officielles. Grâce à ce programme, il est prévu de réaliser une économie de près de 300 milliards de m3 de gaz sur la période allant de 2021 à 2030, qui seront orientés vers l’exportation et rapporteront à l’Etat d’importants revenus supplémentaires.

Des investissements de l’ordre de 120 milliards de dollars sont nécessaires pour atteindre cet objectif. En outre, jusqu’à 300 000 postes d’emplois directs et indirects devraient être générés à la faveur de la mise en œuvre de ce programme auxquels il faudra ajouter 14 centrales électriques photovoltaïques totalisant une capacité installée de 268 mégawatts (MW) qui ont été mises en service dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays pour un coût global de 70 milliards de dinars, alors que chacune de ces centrales a permis de créer au moins 250 emplois. Sur ce chapitre, le chef de l’Etat avait ordonné la poursuite des efforts de rationalisation de la consommation nationale d’énergie en général, dont le gaz naturel, y compris à travers la consommation de l’électricité. En effet, les pouvoirs publics se sont fixés l’objectif de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l’horizon 2030 avec une réduction de 9% de la consommation d’énergie à la faveur de la mise en œuvre du programme national de développement de l’efficacité énergétique.