L’expert en développement des filières alimentaires et conseiller international en exportation, et membre au think-tank agriculture-innovation, M. Nouad Mohamed Amokrane a affirmé, lundi, que l’Algérie doit assurer une exploitation optimale de ses capacités dans la filière lait afin de pouvoir couvrir ses besoins en la matière et contribuer dans le développement économique en général.
Intervenant lors d’un forum sur la filière lait organisé en marge de la 18e édition du Salon international de l’agriculture et de l’agro-équipement (SIPSA-SIMA), M. Nouad a indiqué que l’Algérie souffrait d’un déficit important dans la production dans la filière lait estimé à près de 50%, ce qui nécessite la conjugaison des efforts afin de relever le défi et promouvoir cette filière vitale. L’Algérie n’exploite pas « convenablement « ses atouts et c’est pour cette raison que nous continuons à importer la poudre du lait, a-t-il poursuivi, soulignant, à ce titre, l’importance d’étudier et de recenser toutes les potentialités dont jouit notre pays dans le but d’élaborer une feuille de route pour développer la production dans cette filière et se passer progressivement de l’importation. Cette rencontre était une opportunité de mettre en avant les efforts consentis dans ce sens et les obstacles qui entravent le développement escompté, a avancé le responsable, ajoutant qu’il a été également question de discuter des différentes solutions et technologies innovantes dans le domaine des systèmes de production du lait. Les niveaux de consommation enregistrés font état d’une hausse constante, au moment où la production connait une stabilité en dépit des atouts que possède l’Algérie, outre la subvention accordée à cette filière par les pouvoirs publics, a-t-il déclaré . Pour sa part, la ministre néerlandaise de l’agriculture, de la nature et de la qualité des aliments, Marjolijn Sonnema a fait savoir que son pays travaillait en partenariat avec l’Algérie pour la promotion de la filière lait et l’échange d’expertise et de connaissance dans ce domaine. La ministre néerlandaise a également précisé que le développement de la filière du lait passe par un travail continu et sérieux au niveau des exploitations d’élevage bovin et des chambres froides, soulignant l’importance de veiller au traitement et au contrôle continu du lait. S’agissant d’échange d’expériences et d’expertises avec l’Algérie, Mme Sonnema a évoqué un projet commun mis en place au niveau de la wilaya de Guelma, visant à assurer la formation des spécialistes dans l’élevage animal afin d’intensifier leurs connaissances dans ce domaine. Lors de son intervention, un des membres fondateurs d’une association activant dans le domaine de la protection et de la promotion du fromage algérien, Samir Messaili a mis en avant l’impératif de protéger les marques commerciales contre toute tentative d’imitation ou de vol, relevant l’importance de fournir des informations exactes sur les produits afin de protéger le consommateur. Il a, en outre, mis l’accent sur l’importance de développer la filière de la production laitière afin d’apporter une valeur ajoutée au marché national, tout en accompagnant les experts locaux pour aboutir à une production nationale de bonne qualité. Les intervenants lors de cette rencontre, ont mis en avant, par ailleurs, la nécessité de faciliter aux investisseurs l’accès au foncier leur permettant de mettre en place leurs projets à l’exemple de la réalisation de fermes et de coopératives intégrées en vue de promouvoir la production laitière. S’agissant de la prise en charge de la richesse animalière lait, un expert français en élevage animal a indiqué que la mise en place de superficies sûres et saines pour les troupeaux constituaient une des conditions indispensables tout en garantissant le contrôle et le suivi sanitaire. S’intéresser aux troupeaux de manière convenable permet, a-t-il ajouté, d’améliorer indéniablement la production du lait, insistant sur l’importance de veiller à garantir des parts alimentaires suffisantes et de qualité pour les mammifères produisant du laitier.
Hameur M