Près de 200 personnes soupçonnées d’appartenir au groupe terroriste qui sème la terreur depuis près d’un an dans l’extrême nord du Mozambique seront jugés à partir de mercredi dans leur prison, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Parmi ces accusés figurent 50 ressortissants de la Tanzanie voisine, a précisé la même source, citée par l’AFP sous couvert d’anonymat. Le procès doit se dérouler dans un établissement pénitentiaire de la province du Cabo Delgado, où des centaines de membres ou de soutiens de ce groupe islamiste sont détenus. « Ces accusés ne seront pas jugés comme des terroristes car leurs actes ont précédé le vote de la loi antiterroriste », a indiqué le bureau du procureur local, selon la même agence. Le Parlement mozambicain a voté en avril dernier une loi qui aggrave les peines infligées aux auteurs d’actes « terroristes ». Depuis octobre 2017, les villages de la province du Cabo Delgado sont la cible des attaques meurtrières d’un groupe de jeunes musulmans radicaux hostiles au gouvernement, qui ont déjà tué plus d’une cinquantaine de civils. L’armée et la police ont procédé à de nombreuses arrestations et déployé d’importants renforts dans la région, proche de la Tanzanie, sans parvenir toutefois à démanteler ce groupe désigné localement comme les « shababs ». Le président mozambicain Filipe Nyusi a répété ces dernières semaines à de nombreuses reprises sa détermination à « neutraliser » les terroristes actifs dans la région. Ce groupe radical inquiète les autorités de Maputo et de grands groupes pétroliers tels que Exxon, Anadarko et ENI, qui ont commencé à s’installer dans le Cabo Delgado pour y exploiter des gisements de gaz off-shore très prometteurs. Des élections locales sont prévues le 10 octobre au Mozambique.






