Le chanteur et musicien Rachid Taha, disparu mardi, a été inhumé hier dans sa ville natale de Sig dans la wilaya de Mascara, après un dernier hommage qui lui a été rendu jeudi à Paris, a-t-on appris auprès de ses proches.
Rachid Taha a été emporté par une crise cardiaque à l’âge de 59 ans dans son domicile à Paris. La scène musicale algérienne pleure la disparition prématurée de Rachid Taha, un artiste accomplie à la générosité sans égal, confie le guitariste Mohsen Ferrah, leader du groupe « Ithren », saluant la mémoire d’un « artiste, qu’il avait accompagné sur scène en France. Les guitaristes algériens de renom, Lotfi Attar et Khliff Miziallaoua ont eux aussi salué le « talent d’un rockeur d’exception » en évoquant son génie et son travail remarquable dans « Rock The Casbah » et dans l’élaboration d’un répertoire universel et ancré dans la musique algérienne. Le musicien et producteur Safy Boutella, attristé par cette disparition a fait ses adieux à un « artiste qui va beaucoup manqué à la scène musicale ». Pour sa part la chanteuse Malika Domrane regrette la perte d’une étoile de la musique et parle d’une grande perte pour le monde artistique Dans un message de condoléances adressé mercredi à la famille du défunt , le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, avait salué le parcours d’un artiste qui a « toujours porté ses racines algériennes sur les scènes internationales » et qui a donné « un écho » à la culture de son pays à travers ses chansons. Sur son compte Twitter, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a présenté ses condoléances à la famille de l’artiste et à ses fans. Natif de Sig en 1958, Rachid Taha a développé un répertoire inspiré de différents styles musicaux comme le châabi, le raï, la techno, le rock et le punk et sort son album « Carte de séjour » en 1983 qui sera suivi de « Barbés » (1990), « Olé Olé » (1995), « Made In Medina » (2000), « Diwan » 1998, « Un, deux, trois soleil » (1998) ou encore « Zoom » (2013). Rachid Taha avait également composé plusieurs musiques de films dont « Morituri » de Okacha Touita, « Beur sur la ville » de Djamel Bensalah, « Cheba Louisa » de Françoise Charpiat dans lequel il a joué en plus d’avoir campé des rôles dans les séries télévisées « Ecrire pour un chanteur » et « Le Lyonnais ». Il s’était engagé, à travers ses chansons notamment, dans le combat contre le racisme et la violence. Il disait croire en une « génération de maghrébins talentueuse » qui avait besoin de musique pour lutter contre la violence.