Les pannes fréquentes des ascenseurs dans les cités AADL (Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement) à Alger constituent l’un des nombreux problèmes qui éprouvent le quotidien des résidents de ces cités, tandis que l’obtention des actes de propriété demeure un « rêve lointain » pour les souscripteurs qui se sont acquittés de toutes les redevances. Les premiers bénéficiaires des programmes de logement AADL rêvent, après plus d’une décennie de la réception de leurs logements, d’améliorer la situation de leurs cités, à travers une meilleure gestion, ainsi que de l’obtention des actes de propriété de leur appartement, particulièrement ceux qui se sont acquittés de toues leurs redevances qui leur sont dues. Les résidents de nombreuses cités, ont déploré une gestion « inefficace » de leurs sites. A la cité AADL de Sidi Abdellah de Mehalma, plusieurs résidents ont relevé la « piètre » qualité des prestations prodiguées. Evoquant, entre autres, l’état +de ces constructions, un nombre de résidents des cités ont évoqué, en particulier, le réseau VRD entourant l’immeuble n 7.4, qui est menacé de dégradation à tout moment, en plus du danger qu’il constitue pour les habitants. Les habitants des immeubles de plus de cinq étages se sont retrouvés en dépit des contrats signés avec l’AADL obligés de régler les frais de maintenance d’ascenseurs « inexistants dans ces immeubles ». Ils ont ajouté avoir transmis ces préoccupations à l’AADL, car, « il n’est pas normal de payer les frais d’un service dont ils ne bénéficient pas ». Ils ont affirmé avoir reçu une seule réponse à leurs doléances, selon laquelle la facture des charges est unifiée pour l’ensemble des cités AADL et qu’ils étaient en conséquence tenus de la régler. Pour ce qui est de l’hygiène, autre charge supportée par les habitants de ces quartiers, les habitants interrogés affirment que les sites sont nettoyés une seule fois chaque semaine, voire chaque quinze jours. De même, les habitants de la cité « Zerhouni Mokhtar » appelée « les bananiers » à El Mohammedia, ont fait part de leur insatisfaction quant à la méthode suivie dans la gestion de leur quartier. Un représentant du comité de l’immeuble numéro 22 a qualifié, dans ce sens, la situation de « désolante », relevant que malgré que les charges relatives à l’entretien des espaces verts et l’hygiène des lieux soient payées, ces services « ne sont pas assurés ». Outre l’absence d’hygiène, depuis plus d’un mois, il a relevé que l’ascenseur en fonction dans cet immeuble de 16 étages est tombé en panne pendant quatre ans. Les habitants de l’immeuble ont décidé, en 2016, de cotiser pour réparer l’ascenseur. Cette opération a permis la collecte de la somme de 37000 DA (7000 DA pour chaque famille), a révélé le représentant du comité de l’immeuble qui a affirmé qu’à ce jour le deuxième ascenseur est à l’arrêt et la direction de l’AADL n’a pris aucune initiative pour l’entretenir ou le remettre en service. Les résidents du bâtiment sont dans l’obligation de payer mensuellement un montant estimé à 4000 DA pour assurer les travaux d’entretien de leur ascenseur. Ce montant vient s’ajouter aux charges dont ils doivent s’acquitter auprès de l’Agence AADL, sans avoir en contrepartie les services escomptés et qui sont cités dans les contrats dont ils détiennent des copies en tant que souscripteurs. Cela s’applique, en outre, à l’hygiène dans le bâtiment. Les résidents étaient dans l’obligation de recourir aux services d’une femme de ménage et ils ont fini par ne pas payer cette charge à l’Agence. Cependant, a-t-on appris auprès des résidents, l’Agence a redynamisé unilatéralement cette clause du contrat et leur a imposé une nouvelle femme de ménage à qui ils achètent les détergents et les outils de nettoyage, mais, qui ne vient « que rarement », a-t-on encore déploré. Contactés par les résidents, les responsables des directions régionales de l’Agence « n’ont pas fournis de réponses convaincantes », a-t-on souligné, ajoutant que dans un rapport de gestion de la cité, « il est motionné que les deux ascenseurs du bâtiment sont opérationnels », ce qui est « complètement faux ». De même pour les cités AADL d’El Achour et Draria, des résidents ont soulevé également l’absence de l’éclairage public et de l’hygiène dans les bâtiments. Les représentants des résidents soulignent encore que les contrats ne contiennent pas un point clair et précis sur l’assurance du logement. Ils ont exprimé leur souhait de savoir « sur quelle formule leurs logements sont assurés et contre quels risques ». Par ailleurs, la plupart des souscripteurs ayant payé leurs redevances à l’Agence souhaitent, également, avoir leurs actes de propriété afin de disposer librement de leurs logements. Ainsi, ils espèrent voir la gestion de leurs cités s’améliorer avec la création de l’Association nationale des gestionnaires des biens immobiliers. Afin de recenser les anciens souscripteurs en attente de régler leurs situations administratives, de s’enquérir de la situation actuelle des ascenseurs au niveau des cités AADL à Alger et de leur gestion, l’APS a contacté la cellule de communication auprès le ministère de l’Habitat mais ce dernier n’a pas donné suite à cette demande.
Houda H