La canicule qui affecte depuis une semaine certaines wilayas du sud du pays dont El Oued, Ouargla, Ghardaïa, Béchar et le nord de Tamanrasset devrait s’atténuer dans quelques jours, selon Ferhat Mokhtar météorologue et consultant en environnement.
Les températures pourraient, ainsi, descendre jusqu’à 37° dans la région de Tamanrasset. Il s’agit d’une température saisonnière pour cette ville située à presque 1400 m d’altitude. « Cette situation géographique permet à cette région d’avoir des températures plus ou moins clémentes en cette saison des grandes chaleurs, alors qu’ avec la saison des pluies elle subit un froid intertropical venant tout droit du Mali et du Niger suivi de beaucoup d’orages », explique le Météorologue qui annonce pour les deux jours à venir des températures, toutefois, moins supportables pour Ain Salah, Adrar, Ouargla et Hassi Messaoud. Elles oscilleront entre 48° et 50° à l’ombre avant de se stabiliser entre 47° et 48°. La baisse ne dépassera pas finalement les 2 degrés pour ces wilayas, soit pas très loin des pics de températures des trois derniers jours qui ont frôlé la barre des 52°. « Mais il faut savoir que 52° à l’ombre dans certaines régions à l’image des oasis et du Sahara central qui comprend Ouargla, Hassi Messaoud, Touggourt et Reggane sont des températures saisonnières. C’est même très normal en cette saison. Il n’est donc pas judicieux de parler de bulletin météo spécial (BMS) mais d’un bulletin de vigilance car sous 52° il faut bien prendre des dispositions particulières pour rester à l’abri notamment pour les personnes qui travaillent dans les chantiers », précise notre spécialiste. Pour Alger, cependant, Ferhat Mokhtar prévient un taux d’humidité de 60 à 70 % qui devrait se poursuivre tout au long de cette saison. Et pour cause, « Alger et au bord de la Méditerranée et abrite de surcroit plus du tiers du parc automobile national », précise t-il. Une étude menée au début des années 2000 a fait état de l’émission de plus de 170 tonnes de plomb annuellement pour la seule ville d’Alger. 18 ans plus tard, ce chiffre serait multiplié par deux avec un parc automobile algérois estimé à 1, 6 millions de véhicule et dont la quasi majorité sont dépourvus de pots catalytiques lesquels pourraient réduire jusqu’à 95% les émissions polluantes. Pour le météorologue, « lorsque la température est de 33° à l’ombre les effets de l’humidité et de la pollution deviennent très pesants et le temps devient très désagréable à supporter pour la population ». Ces propos ne font, en somme, que confirmer les résultats d’une récente enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a relégué Alger à la 900 place des pays souffrant d’un air chargé en particules en suspension. Le taux de cette pollution est estimé au triple de la norme recommandé par l’OMS. Ferhat Mokhtar refuse toutefois d’attribuer cette atmosphère au changement climatique. «Ce n’est pas un changement cyclique comme cela est le cas pour les inondations. La météo demeure une science très jeune d’où l’absence de données complètes pour pouvoir remonter dans le temps. On ne peut pas de ce fait attribuer l’augmentation ou la baisse des températures au seul changement climatique. Car en plus de l’activité humaine, il ya la température de la terre et l’activité solaire qui change. Aujourd’hui, chaque scientifique y va de sa propre version d’où la difficulté de trancher sur cette question », a-t-il argué, ajoutant qu’il n’est pas possible de faire des prévisions de saison.«Nos prévisions sont basées sur des probabilité s’étalant sur quelques jours », a-t-il noté. A titre illustratif, il prévoit des températures très clémentes pour Alger et ses environs pour toute cette semaine. Elles varieront entre 28° et 29° sur les régions côtière est et 30° à 31° sur les régions côtières centre et ouest. On est ainsi loin de la canicule de 2017 qui a connu en cette même période, des pics de températures (38°), vagues de chaleur et sécheresses, selon le bilan climatique de météo Algérie.
A.A