Nouveau raid meurtrier en Syrie. Les forces du régime, soutenues par l’aviation russe, ont lancé le 19 juin dernier une série de bombardements sur des villes contrôlées par les rebelles dans le sud du pays.
Près de 100 civils ont été tués dans ces attaques, dont 25 pour la seule journée de jeudi, selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (OSDH). La ville de Deraa, fief de la rebellion situé près de la frontière avec Israël et la Jordanie, est l’une des cibles principales de cette offensive. Plusieurs dizaines de familles ont dû quitter leur maison, jeudi, ce qui porte à 50 000 le nombre de civils habitant dans la province de Deraa qui ont déjà été déplacés, selon l’ONU. Et ce nombre pourrait encore augmenter car l’organisation chiffre à 750 000 le nombre d’habitants toujours présents sur place.
Opérations humanitaires
Ces réfugiés tentent de gagner la Jordanie ou Israël. Mais ces deux pays ont de nouveau martelé leur intention de garder leur frontière fermée. L’armée israélienne a cependant annoncé, hier matin, avoir mené une grande opération humanitaire du côté syrien du plateau de Golan, situé à la zone frontalière entre les deux pays. Les combats ont en revanche contraint les Nations unies à suspendre leurs convois humanitaires depuis la Jordanie vers la province de Deraa, comme l’a confirmé sur Twitter l’un de ses responsables. Avec cette nouvelle offensive, l’armée de Bachar Al Assad, soutenue par ses alliés russe et iranien, espère assoir son pouvoir sur l’ensemble de la Syrie, dont elle a déjà repris le contrôle de 65% du territoire. Mais malgré le cessez-le feu théorique signé en 2017 pour le sud du pays et les frappes militaires occidentales en avril dernier pour condamner l’usage d’armes chimiques par Assad, les combats meurtriers continuent. 350 000 personnes ont déjà péri depuis le début de la guerre civile en 2011.