Coopération franco-algérienne pour le patrimoine / La découverte archéologique de la place des Martyrs, est un exemple

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TO GO WITH AFP STORY IN FRENCH BY PIERRE-YVES JULIEN : Des fouilles revelent le passe tumultueux d'Alger Algerian archeologists clean on July 27, 2009 an ancient mosaic discovered in the Casbah, Algiers' historical neighborhood, which was named a world heritage site by UNESCO in 1992. This site was discovered during the construction of an underground station in the center of Algiers and reveals layers of civilizations -- from the French colonial period to ruins dating back to the 4th or 5th century AD. AFP PHOTO / FAYEZ NURELDINE / AFP PHOTO / FAYEZ NURELDINE

La découverte archéologique de la place des  Martyrs d’Alger est un exemple de la coopération franco-algérienne pour  l’archéologie et le patrimoine, ont relevé des intervenants lors d’une  rencontre lundi soir à Paris.

Organisée par l’Association France-Algérie (AFA) au siège du Sénat, cette  rencontre a été l’occasion de faire découvrir les résultats des recherches  récentes en Algérie en matière d’archéologie et montrer les liens qui se  nouent entre les chercheurs des deux pays dans ce domaine. Le directeur général du Centre national algérien de recherches en  archéologie (CNRA), Toufik Hamoum, a dressé un état des lieux de cette  coopération, mentionnant son « importance » dans les travaux de recherche  dans ce domaine. Pour sa part, le président de l’AFA, Jean-Pierre Chevènement, a souligné,  à cet effet, la « vitalité et l’intérêt » de la coopération franco-algérienne  dans le domaine de l’archéologie et du patrimoine, affirmant qu’elle permet  à l’Algérie de « reconquérir son passé » à travers des recherches et  fouilles. Citant l’exemple de la découverte archéologique de la place des Martyrs,  qui révèle 2000 ans d’histoire de la ville d’Alger, plusieurs intervenants  ont indiqué qu’outre les riches potentialités touristiques de l’Algérie,  les découvertes archéologiques contribueront  dans le développement du  tourisme culturel. La découverte archéologique de la place des Martyrs, rappelle-t-on, a été  le fruit des sondages exploratoires sur le tracé du métro qui relie la  Grande-Poste à la place des Martyrs qui ont déclenché en 2013 des fouilles  archéologiques. Ces fouilles ont permis d’exhumer des vestiges datant de la fin du premier  siècle d’avant Jésus-Christ, en passant par les époques byzantine et  ottomane jusqu’à l’époque de la colonisation française. François Souq, directeur scientifique et technique adjoint, qui a  participé aux fouilles de la place des Martyrs, a indiqué dans son  intervention que ces fouilles étaient « une opération techniquement pas  simple », rappelant qu’en 2009 il y a eu deux diagnostics, suivis par la  suite par des fouilles qui s’adaptaient aux travaux du métro. Il a relevé que les découvertes sur l’époque byzantine sont « très  importantes », car, a-t-il expliqué, « on ne connaît pas beaucoup de choses »  sur cette période en Méditerranée. François Souq a parcouru, photos des découvertes et croquis à l’appui, les  différentes phases de l’histoire de la ville d’Alger interprétées par la  céramique, des récipients culinaires, les ateliers, la monnaie, les  architectures et l’urbanisme. La préhistorienne du Centre national de la recherche scientifique (CNRS,  France) et directrice de la Maison Archéologie et Ethnographie (MAE),  Isabelle Sidera, a mis en valeur, dans une présentation, la mise sur pied  au début de 2018 d’une équipe de chercheurs français et algériens pour  mener des recherches sur l’archéologie préhistorique algérienne, dont fait  partie le chercheur algérien Idir Amara. De son côté, Patrick Blanc, animateur du programme « Mosaikon » (musée de  l’Arles antique) de restauration des mosaïques antiques en Méditerranée, a  exposé la coopération entre les deux pays dans le domaine de la  restauration des mosaïques, notamment en assurant in situ des ateliers de  formation diplômant pour les techniciens à la conservation. Plusieurs ateliers ont été organisés à Alger, Cherchell, Tipasa et au site  archéologique de Lambèse (Tazoult, Batna), a-t-il ajouté, soulignant que  cette formation englobe l’inventaire des mosaïques, leur maintenance, leur  conservation et leur restauration. Au cours des débats, des intervenants ont soulevé le manque d’intérêt de l’Union européenne, sur le plan du financement des travaux, à l’égard de ce  domaine de « grand avenir » dans la région du sud de la Méditerranée. Avant la clôture de cette rencontre, Jean-Pierre Chevènement a annoncé  l’octroi d’une bourse de 1600 euros pour la recherche archéologique à  l’Algérienne Sabrine Hamani, inscrite en doctorat à l’Université d’Alger  II, pour effectuer des travaux de recherches à Aix-en-Provence (sud de la  France).

Benadel M