L’Algérie a présenté au nom du groupe arabe à l’ONU, un nouveau projet de résolution réclamant la protection des Palestiniens à Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés, dont l’adoption était prévue pour la soirée d’hier à New York.
Le groupe des ambassadeurs arabes à New York, présidée par l’Algérie, a décidé de convoquer l’Assemblée générale de l’ONU pour l’adoption de cette nouvelle résolution après qu’un premier texte similaire ait fait l’objet d’un véto américain au Conseil de sécurité le premier juin. Cette démarche a été également soutenue par le groupe de l’Organisation de la Coopération Islamique aux Nations Unies. Le texte présenté par l’Algérie en sa qualité de présidente du groupe arabe préconise « l’examen de mesures qui garantissent la sécurité et la protection de la population civile palestinienne dans le territoire palestinien occupé, y compris dans la bande de Ghaza ». La version finale de ce texte, prie le Secrétaire général d’examiner la présente situation et de lui soumettre un rapport écrit, dans les meilleurs délais, au plus tard dans les 60 jours à compter de l’adoption de la résolution, comprenant notamment des propositions sur les moyens de garantir la sécurité? Et la protection de la population civile palestinienne se trouvant sous occupation israélienne et en particulier des recommandations relatives à un mécanisme de protection international. Le projet de résolution, demande que des mesures soient prises immédiatement pour mettre fin au bouclage et aux restrictions imposées par Israël sur la circulation et les entrées et les sorties de la bande de Ghaza, y compris avec l’ouverture durable des points de passage vers la bande de Ghaza pour l’acheminement de l’aide humanitaire et la circulation des marchandises et des personnes. Outre la demande pour la fourniture d’une aide humanitaire immédiate et sans entrave à la population palestinienne à Ghaza, le projet de résolution encourage l’adoption de mesures concrètes dans l’optique d’une réconciliation inter palestinienne, y compris à l’appui de l’action de médiation entreprise par l’Egypte, en vue de réunifier la bande de Ghaza avec la Cisjordanie sous l’autorité d’un gouvernement palestinien légitime. Le projet demande aussi aux parties et à la communauté internationale de redoubler d’efforts afin d’instaurer les conditions nécessaires au lancement de négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final, en vue de mettre fin à une occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à une paix juste, globale et durable. Les Etats-Unis qui ont déjà opposé début juin leur veto à un premier projet de résolution appelant à considérer des mesures garantissant la protection des civils palestiniens, ont demandé que le nouveau texte puisse désigner Hamas comme étant la partie à l’origine de la dégradation de la situation à Ghaza. Dans une lettre adressée mardi à l’ensemble des représentants des pays membres aux Nations Unies, l’ambassadrice américaine, Nikki Haley, a décrié, comme à l’accoutumé, un texte « déséquilibré » en avançant que toute résolution considérant des mesures de protection pour les civils palestiniens devrait reconnaître » les actions déstabilisantes » du mouvement Hamas. La version finale du projet de résolution qui sera soumise au vote ne fait aucune référence au mouvement Hamas. Depuis mars, au moins 129 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, la majorité le long de la barrière de sécurité israélienne.
La position de l’Algerie toujours constante
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait condamné « le crime abject » perpétré par les forces d’occupation israéliennes contre des civils palestiniens près de la frontière de la bande de Ghaza, réitérant la position « constante » de l’Algérie au côté du peuple palestinien. « C’est avec une profonde tristesse et indignation que j’ai appris que des dizaines de Palestiniens sont tombés en martyrs et plus de 1700 autres ont été blessés sous les balles des forces d’occupation israéliennes, lors d’affrontements sanglants à la frontière de la Bande de Ghaza, où l’occupation israélienne continue à sévir contre les civils palestiniens, faisant fi des lois, chartes et conventions internationales des droits de l’Homme et du droit international humanitaire », a affirmé le président Bouteflika dans un message adressé au président de l’Etat de Palestine, président du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas. « Suite à ce crime ignoble qui a endeuillé les Musulmans et le monde entier et que nous condamnons vigoureusement, je vous réitère le soutien de l’Algérie et sa solidarité avec vous en cette dure épreuve ainsi que son appui au peuple palestinien frère dans sa lutte contre la barbarie israélienne », a poursuivi le chef de l’Etat, déplorant « la dégradation de la situation en raison de l’obstination israélienne et son désengagement du processus de paix, bravant la communauté internationale ». « Je vous réitère la position ferme et constante de l’Algérie en faveur du peuple palestinien jusqu’au recouvrement de ses droits nationaux spoliés et l’établissement de son Etat palestinien indépendant avec El Qods pour capitale sur les frontières de 1967″, a-ajouté le président Bouteflika à l’adresse de son homologue palestinien. »Je saisis cette occasion pour me recueillir à la mémoire des martyrs de la liberté et de la dignité et vous présente, ainsi qu’aux familles des martyrs, des blessés et à l’ensemble du peuple palestinien, au nom du peuple et gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes sincères condoléances et profonde compassion et sympathie, priant Dieu, Tout puissant, de les combler de Sa Sainte Miséricorde et de les accueillir en Son Vaste Paradis », a conclu le président Bouteflika, souhaitant « un prompt rétablissement aux blessés ». Politiques, morales et humanitaires envers le peuple palestinien ». De son côté, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait évoqué, dans un entretien téléphonique avec le Premier ministre turc, Binali Yildirim, dont le pays assure la présidence en exercice de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la grave situation en Palestine et a rappelé la ferme condamnation de l’Algérie, exprimée par le président de la République face aux massacres sionistes dont sont victimes les civils palestiniens. L’entretien a porté aussi sur les voies et moyens par lesquels l’OCI se doit de réagir pour l’arrêt de ces massacres et pour le soutien à la juste cause du peuple palestinien.
Ahsene Saaid