23e réunion du Groupe Afrique de l’Union internationale des magistrats: Louh veut «armer» le magistrat d’une formation de haut niveau face aux dangers du crime organisé

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Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a appelé, à «armer» les magistrats d’une formation de haut niveau à même de leur permettre de mieux appréhender les plus dangereuses formes du crime organisé auxquelles s’adonnent des organisations criminelles transfrontalières. «L’intérêt accordé à l’éthique de la magistrature, nécessaire à la consolidation de la crédibilité du pouvoir judiciaire, ne suffit pas à lui seul.

Le magistrat est appelé à s’armer d’une formation de haut et à acquérir un savoir faire à même de lui permettre de mieux appréhender les plus dangereuses formes de crime organisé auxquelles s’adonnent des organisations criminelles transfrontalières», a indiqué Louh à l’ouverture des travaux de la 23e réunion du Groupe Afrique de l’Union internationale des magistrats, au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal, sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

La lutte contre ces crimes dans le cadre de la loi «exige la conjugaison des efforts de la communauté internationale à travers l’intensification des de formation au profit des magistrats et auxiliaires de justice, l’échange d’expériences, d’expertises et d’informations et la signature d’accords de coopération judiciaire», a ajouté le ministre de la Justice. Après avoir rappelé que «la cybercriminalité est désormais une réalité palpable dont les dangers sont identiques aux bienfaits de ces technologies», le ministre a mis l’accent sur l’importance du «travail commun pour le consolidation des mécanismes de coordination et de coopération et la nécessité de consentir davantage d’efforts pour aboutir à une convention internationale globale en matière de prévention et de lutte contre les crimes cybernétiques et la protection des données personnelles des personnes physiques à travers le monde». Dans le même contexte, Louh a affirmé que la réforme de la justice en Algérie a été «au cœur des priorités nationales deux décennies durant», rappelant, à ce titre, que cette réforme avait concerné «la révision et l’adaptation du cadre législatif aux normes internationales, la promotion de la ressource humaine, la modernisation des structures judicaires et la réforme du système pénal».

«L’action judiciaire est désormais conforme aux principes et standards internationaux du procès équitable et à la facilitation de l’accès à la justice pour en faire un outil efficace et indépendant». Après avoir mis en avant les principales réalisations du programme de réforme de la Justice en matière de consolidation de l’indépendance du pouvoir judiciaire à travers «la promulgation des deux lois organiques portant statuts de la magistrature, de la loi relative à la composante du Conseil supérieur de magistrature et de la charte d’éthique de la profession», le ministre a estimé que «l’éthique de cette profession est aujourd’hui une question aussi importante que les droits politiques, civiques et sociaux».

«L’Algérie se félicite de l’effort consenti par l’UIM pour la consolidation des principes de Bangalore, socle de la régulation des repères de l’indépendance du magistrat dans le cadre de la déontologie de sa profession». Pour sa part, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aïdouni, s’est félicité de «l’intérêt accordé par les hautes autorités au secteur de la Justice en vue de le réformer», à travers «l’ouverture de plusieurs ateliers et la promulgation de nouvelles lois consacrant l’indépendance de la justice dont la charte d’éthique du magistrat». «Le magistrat se doit de s’imprégner des vertus et des valeurs de contrôle de soi, de s’éloigner de tout ce qui porte préjudice à sa profession et de ne pas se laisser influencer par les médias et l’opinion publique dans les affaires qu’il traite», a indiqué Aïdouni, ajoutant que «le magistrat doit être neutre et s’armer de savoir et de connaissances».

Mettant l’accent sur l’importance de la réunion d’Alger, le président de l’UIM a estimé que la réunion «est une opportunité de présenter les contributions des pays en matière d’éthique», soulignant le rôle «actif» du Syndicat national des magistrats depuis son adhésion à l’Union internationale en 2008. Intervenant à cette occasion, le président du Groupe Afrique de l’UIM a annoncé que la réunion d’Alger sera sanctionnée par d’«importantes» recommandations à même d’élever le niveau des magistrats et d’exhorter à l’impératif de respecter l’éthique de la profession conformément à de «multiples approches», car a-t-il indiqué, «un magistrat corrompu ternit l’image de la profession». A rappeler que la séance d’ouverture des travaux s’est déroulée en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, du président de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd et du président de la Haute instance indépendante de la surveillance des élections (HIISE), Abdelwaheb Derbal.