Suspension des importations: La mesure n’a pas pour objectif de pénaliser le consommateur

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Après avoir annoncé que le système des licences d’importations, entré en vigueur en 2016, ne sera pas reconduit en 2018, pour avoir engendré parfois des problèmes d’approvisionnement, le ministère du Commerce se défend.

L’ on a énuméré plus de 800 produits concernés par la suspension à l’importation, cette autre mesure venant accompagner la suppression des licences, jusqu’au rééquilibrage de la balance des paiements. Ces produits, avait-on expliqué avaient leur compensant en Algérie. L’industrie mécanique se déroge à la règle, puisque les collections CKD/SKD destinés au montage et de certains véhicules et engins spéciaux sont exclues. S’exprimant, hier matin, sur les ondes de la Radio, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, estime que la mesure «n’est pas destinée à pénaliser le consommateur». Le ministre se défend en annonçant que toutes les catégories hors hydrocarbures, «pré- sentent des balances déficitaires». Toutes les décisions prises ont pour objectif de sécuriser l’économie nationale, et de la booster davantage. La suspension des importations comme indiqué précédemment a pour objectif, selon les prévisions, de faire baisser les facture d’importation à 30 milliards $, ainsi qu’à améliorer la compétitivité des produits locaux. Le ministre a confié que cet objectif n’a pas été atteint et demande à ce que l’on ne s’attarde, plus, sur le chiffre. L’objectif n’a en effet pas pu être atteint en raison de la hausse de la facture d’un bon nombre de produits, à l’exemple des produits alimentaire. Sur les huit premiers mois de l’année 2017, la facture d’importation des produits alimentaires avait connu une hausse de 5,9 milliards $ contre 5,44 milliards $ durant la même période de 2016. D’après le Centre national de l’information et des statistiques des Douanes (Cnis), la facture des produits laitiers a bondi de 53,7% en s’établissant à «1,011 milliard $ entre début janvier et fin août 2017» contre «658,16 millions $ durant la même période de l’année dernière». La même tendance haussière a été constatée pour les sucres et sucreries dont les importations se sont chiffrées à «755,91 millions $ contre 596,6 millions $», soit une augmentation de 26,71 %. Les huiles destinées à l’industrie alimentaire, ont vu leur taux augmenter de plus d 20% et se chiffrer à «570,5 millions $». Les légumes secs ont connu une hausse de 26,25% et se sont donc chiffrées à «450,5 millions de dollars contre 356,82 millions $».

Sur toute l’année, les produits alimentaires ont connu une hausse de plus de 2 %. Toutes ces données démontrent que l’économie nationale est demeurée fortement importatrice. Cette situation reste imputable, selon Benmeradi à la divergence des marchés pétroliers. L’économie du pays est «extravertie», estime encore le ministre, mais se doit de s’approvisionner en produits locaux. Elle doit par ailleurs fixer les réels besoins. D’entre ces produits figure l’acier. Pour le ministre, la filière commence à se relever grâce à l’ouverture des investissements. De même pour les collections CKD/SKD. Le ministre a indiqué qu’avec la montée en cadence des usines de montage de véhicules le taux d’intégration va pouvoir augmenter permettant par ricochet de faire baisser le taux de dépendance à l’importation et faire augmenter le volume des exportations. La filière devra en effet, doubler d’effort compte tenu de la faiblesse du taux de production actuel. Booster l’activité d’exportation permettra au pays de faire face aux conséquences économiques, à l’exemple de la baisse des réserves de change, qui ont déjà baissé de plus de 2 % en 2017.