Une guerre de positions sans merci a éclaté ces jours-ci entre l’Algérie et le Maroc. C’est ce qui caractérise actuellement le conflit entre les diplomaties des deux pays. Au moment où les autorités marocaines se tournent vers l’Afrique à la recherche d’un appui vis-à-vis de la question du Sahara occidental, les autorités algériennes décident elles d’orienter leurs efforts vers les pays du Golfe qui ne cachent pas leur soutien au Maroc dans son conflit l’opposant au Front Polisario.
Faute de soutien, le roi du Maroc a effectué deux visites en Afrique noire : l’une à Rwanda et l’autre en Tanzanie. Après cette tournée, il est revenu dans son pays pour présider les travaux de la COP 22 sur le climat pour reprendre ensuite le chemin vers quatre autres pays africains, à savoir l’Ethiopie, le Nigeria, Madagascar et le Kenya. De l’autre côté, la fréquence des visites entre dirigeants algériens et ceux des pays du Golfe a été considérablement intensifiée au cours de ces dernières semaines. Notamment, la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal en Arabie saoudite à la tête d’une importante délégation à l’occasion de la 9e session du conseil d’affaires algéro-saoudien. La semaine écoulée, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a effectué une tournée dans nombre du pays, en l’occurrence les Emirats arabes unis (EAU), le Sultanat d’Oman et le Qatar. Les visites des responsables algériens coïncident avec celles effectuées en Algérie par les dirigeants des pays du Golfe, en l’occurrence le vice-président du Conseil des ministres, ministre des Affaires de la présidence des Emirats arabes unis (EAU), Cheikh Mansour Ben Zayed Al Nahyan et avant lui le ministre des affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al Thani.
Outre les responsables politiques, des dirigeants militaires saoudiens et qataris se sont rendus également en Algérie. Cette situation intervient dans un contexte marqué par un conflit Algérie-Afrique d’un côté et Maroc-Arabie d’un autre en raison de la participation d’une délégation du Front Polisario sommet afro-arabe à Malabo en Guinée équatoriale.
Une participation qui n’a pas été du goût des dirigeants marocains qui ont décidé de se retirer avant d’être suivis par un nombre d’Etats arabes qui lui ont exprimé leur soutien. Si le souverain du Maroc n’a pas réussi à obtenir du soutien auprès des pays africains pour chasser le Sahara occidental de l’Union africaine (UA), les efforts de l’Algérie consentis dans la région du Golfe ne s’avèrent pas vains compte tenu du vif reproche du Maroc à l’endroit du Bahreïn pour ne pas s’être retiré dudit sommet.
M.O.