Les Verts ne pouvaient rêver d’une meilleure entame de la compétition. S’il y avait quelques doutes et des appréhensions avant le début de la CAN, ils les ont dissipées hier face au Soudan en gagnant avec l’art et la manière sur le score sans appel de 3 à 0.
A peine l’arbitre a-t-il donné le coup d’envoi, qu’ils se sont rués vers les buts adverses, trouvant rapidement le chemin des filets, surprenant au passage l’adversaire qui visiblement n’était pas encore entré dans le match. Un débordement du virevoltant Amoura laissa la défense soudanaise sur place. Son centre est intercepté par Boudaoui dans la lumineuse talonnade trouva Mahrez complètement démarqué. Ce dernier a eu tout le temps d’ajuster le gardien et mettre le ballon hors de sa portée, marquant au passage le but le plus de la plus rapide depuis le début de la compétition (2’). Les Algériens n’ont pas eu le temps de douter ou de tergiverser, le plus dur a été fait d’entrée. Du coup, l’équipe nationale a idéalement lancé sa campagne africaine, contrairement aux éditions précédentes. Mais il fallait confirmer par la suite, ce qui était loin d’être acquis devant des Soudanais déterminés à vendre chèrement leur peau. D’ailleurs, ils ont failli égaliser quelques minutes plus tard, n’était l’intervention énergique de Luca Zidane dans les pieds de l’attaquant adverse. Un avertissement sans frais, mais qui a rappelé aux camarades de Bensebaini que le match est loin d’être gagné.
Pour cette rencontre, le coach national n’a pas vraiment innové en alignant une équipe sans surprise avec un 4-3-3 classique. Le quatuor Ait Nouri – Mandi – Bensebaini- Belghali a composé la ligne défensive. Au milieu de terrain, Petkovic a fait confiance au trio Bennacer-Boudaoui-Chaibi, alors que l’attaque était animée sur les ailes par l’inamovible Mahrez et Amoura, tandis que la pointé de l’attaque était occupée par Bounedjah. Avec cette composante, l’équipe nationale a eu globalement le monopole du ballon durant la première période, sans toutefois se montrer très menaçante. Seul l’intenable Amoura a tenté de créer le danger sur son aile, avec l’aide d’Ait Nouri malgré son manque de compétition. Par ailleurs, les Verts n’étaient pas à l’abri d’un contre soudanais. Ces derniers pouvaient à tout moment égaliser. Mais à la 39’, Saleh Adel a écopé d’un second carton synonyme d’exclusion, suite à un tacle dangereux sur Ait Nouri. Ce qui obligea l’équipe soudanaise à évoluer en infériorité numérique tout au long de la seconde période. Un avantage bien exploité par la troupe de Petkovic, puisque à la 61’, sur une passe exquise de l’extérieur de Amoura, le capitaine Mahrez n’a eu aucun mal à doubler la mise, sous l’œil admiratif de Zinedine Zidane venu encourager son rejeton et par ricochet l’équipe nationale.
Quelques minutes auparavant, Bounedjah avait raté son face-à-face contre le gardien Monged Abuzaid. Avec deux buts d’avance, les Verts pouvaient gérer la suite avec sérénité et confiance. Il n’y avait pratiquement plus qu’une seule équipe sur la pelouse du stade Moulay Hassan de Rabat. A maintes reprises, les Algériens ont failli corser l’addition face à des Soudanais qui ont fini par baisser pavillon. Cela a permis au coach d’effectuer des changements dans son équipe. Après l’entrée de Hadjam et de Maza à la place respectivement de Ait Nouri et de Chaibi, c’était ensuite au tour de Hadj Moussa et de Boulbina de remplacer Mahrez et Bennacer. Les rentrants ont eu leur quart d’heure de bonheur, puisque Maza s’est permis le luxe d’aggraver le score à la 85’, suite à une belle remise de la tête de Bounedjah. Le meneur de jeu du Bayer Leverkusen a fusillé du gauche à bout pourtant l’infortuné gardien soudanais.
Finalement, les Verts se sont imposés sans vraiment forcer leur talent. C’est de bon augure pour la suite. Ils occupent désormais la première place de leur groupe en compagnie du Burkina Faso, revenu du diable Vauvert pour battre, quelques heures plus tôt, la Guinée-Equatoriale (2 – 1), grâce à deux réalisations marquées durant le temps additionnel. Ce sera le prochain adversaire de l’Algérie, ce dimanche 28 décembre à 18h30.
Ali Nezlioui
