Invitée de l’émission radiophonique «forum el Aoula» diffusée sur la Première Chaîne, la ministre du Tourisme et de l’Industrie traditionnelle, Houria Meddahi, a livré un exposé détaillé de la politique nationale du tourisme, inscrite dans la vision du président de la République visant à faire de ce secteur un levier stratégique de développement durable, de création de richesses et d’emplois.
La ministre a souligné que la stratégie du secteur pour la période 2024-2030 repose sur le renforcement du tourisme domestique et du tourisme d’accueil. L’objectif est d’encourager les familles algériennes à passer leurs vacances dans leur pays, tout en consolidant l’harmonie sociale et en valorisant les potentialités locales. Cette orientation s’appuie sur la diversité des offres touristiques nationales, formant un « produit touristique algérien intégré » susceptible de répondre aux attentes d’une clientèle internationale en quête d’expériences authentiques, singulières et originales. Dans ce cadre, le tourisme saharien occupe une place centrale. La ministre a rappelé que la saison du désert constitue l’une des étapes touristiques annuelles les plus importantes, attirant un public amateur de nature, de circuits touristiques homologués, de réserves naturelles et culturelles, ainsi que de sites patrimoniaux classés par l’UNESCO, à l’image du Tassili n’Ajjer et du Hoggar. Elle a également mis en avant l’attrait constant de Timimoun, renforcé par l’organisation du Festival international du tourisme du désert, tenu du 4 au 6 décembre 2025, qui a suscité un intérêt notable des wilayas du Sud et des pays voisins. Répondant à une question sur les efforts de l’État en faveur du tourisme thermal et thérapeutique, Mme Meddahi a présenté les offres promotionnelles mises en place pour la saison hivernale 2025-2026. Celles-ci incluent des réductions allant de 15 à 30 % sur les services de cures et de soins, ainsi qu’une réduction supplémentaire de 15 % sur les tarifs d’hébergement pour les bénéficiaires de ces formules, notamment dans les établissements thermaux d’Aïn Defla. D’autres établissements relevant du secteur public, notamment dans les wilayas de Tlemcen, Mascara, Aïn Témouchent, Saïda et Biskra, ont également adopté des offres unifiées avec des réductions variant entre 10 et 20 %, incluant des tarifs préférentiels pour les week-ends et les familles. Abordant les perspectives d’investissement et le développement des infrastructures, la ministre a affirmé que l’État algérien continue d’accompagner activement l’investissement touristique à travers la mobilisation du foncier et l’amélioration du climat des affaires. À ce titre, une enveloppe de 15,5 milliards de dinars a été allouée à l’aménagement des zones d’expansion touristique, avec la réalisation de plus de 350 lots fonciers destinés aux investisseurs. Elle a précisé que la nouvelle loi sur l’investissement offre des facilités importantes, garantissant la transparence dans l’octroi du foncier touristique, appuyée par la plateforme numérique de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, outil de suivi et d’accompagnement des projets depuis leur enregistrement jusqu’à leur mise en exploitation. La ministre a également évoqué le suivi rigoureux assuré par son département à travers le comité sectoriel chargé de l’investissement touristique, afin d’accompagner les porteurs de projets dès le lancement et tout au long des différentes phases de réalisation. Dans le domaine du thermalisme, elle a mis en avant la richesse du potentiel national, rappelant que l’Algérie dispose d’environ 280 sources thermales. Le secteur enregistre actuellement 40 projets, dont 16 déjà lancés et huit en phase de livraison prochaine. S’agissant du tourisme familial, Mme Meddahi a insisté sur l’importance accordée à cette orientation, en cohérence avec la vision présidentielle plaçant le citoyen au cœur des politiques publiques. Elle a indiqué que 65 projets touristiques ont été accompagnés en 2025, répartis entre 50 projets dans les wilayas côtières, huit dans les Hauts Plateaux et sept dans les régions du Sud. Cette dynamique a permis de porter la capacité nationale d’hébergement à 147 000 lits en 2025, contre 138 000 lits en 2024, tout en générant 39 000 emplois permanents, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise des prix au profit des familles algériennes. La ministre a précisé que l’État encourage la diversification des styles hôteliers, adaptés au budget des ménages, tout en maintenant le développement du tourisme d’affaires à travers les chaînes hôtelières spécialisées, parallèlement à l’essor des villages touristiques et des chalets. Sur le plan des performances, le secteur a enregistré près de 4 millions de touristes au cours de l’année en cours. L’objectif affiché est d’atteindre 8 millions de visiteurs à l’horizon 2026-2028, avec une capacité d’hébergement portée à 220 000 lits, dans le cadre de la mise en œuvre de la vision stratégique de l’État visant à stimuler le développement local et l’emploi. Abordant l’ouverture sur le marché africain, la ministre a souligné que la politique de son département s’inscrit pleinement dans l’orientation africaine de l’Algérie, considérée comme un choix stratégique. Elle a mis en avant les actions de coopération touristique menées à l’échelle continentale, notamment à travers la participation aux manifestations internationales africaines, l’octroi d’avantages incitatifs aux partenaires et la mobilisation du réseau diplomatique pour la promotion du tourisme et de l’artisanat algériens. Cette dynamique a été couronnée par la distinction d’Oran, élue meilleure destination touristique montante en Afrique pour l’année 2025. Enfin, Mme Meddahi a insisté sur l’importance accordée au développement des ressources humaines et à la digitalisation du secteur. Des programmes de formation ciblant les inspecteurs, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que les acteurs du secteur, ont été mis en place au profit des jeunes Algériens et des stagiaires africains. Parallèlement, plusieurs plateformes numériques sectorielles ont été lancées afin de simplifier les procédures administratives, améliorer la gouvernance et rapprocher le citoyen et les opérateurs des services publics, tout en valorisant l’industrie traditionnelle comme pilier de l’identité culturelle nationale et moteur du tourisme domestique.
Sarah Cheriet






