Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a prononcé au Caire une allocution lors de la deuxième réunion ministérielle du Forum du Partenariat Afrique–Russie, appelant à approfondir la coopération stratégique entre l’Afrique et la Russie dans ses dimensions politique, sécuritaire, économique et institutionnelle. Il a affirmé que cette rencontre constitue une nouvelle étape dans la construction d’un partenariat auquel l’Algérie reste fermement attachée, saluant son histoire, son présent et ses perspectives prometteuses.
Ahmed Attaf a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à contribuer à la concrétisation des priorités inscrites au cœur de ce partenariat, en parfaite concordance avec les objectifs de l’Agenda africain 2063 dans ses volets politiques, sécuritaires, économiques et sociaux. Sur le plan politique, le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur l’importance du consensus afro-russe pour parachever le processus de décolonisation en Afrique. Il a rappelé que l’Algérie, qui a récemment accueilli une conférence internationale consacrée à la criminalisation de la colonisation, soutient activement la proposition de création d’une Journée internationale dédiée à la lutte contre ce phénomène, qu’il a qualifié d’« odieux » et incompatible avec les valeurs contemporaines. Sur le plan sécuritaire, Attaf a salué le renouvellement de l’engagement africano-russe en faveur du principe des solutions africaines aux crises africaines, dans un contexte marqué par la montée des menaces terroristes, la multiplication des foyers de tensions et l’aggravation des conflits. Il a souligné que le partenariat doit viser le renforcement des capacités nationales, l’opposition aux ingérences étrangères et la promotion des approches politiques et pacifiques pour résoudre les crises. Sur le plan économique, le ministre s’est félicité du développement des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Russie. À l’approche de l’horizon 2030, il a souligné l’urgence pour les États africains de rattraper leur retard dans la réalisation des Objectifs de développement durable. Ahmed Attaf a plaidé pour une coopération renforcée afin d’éviter que le continent ne soit exclu des transformations majeures liées à la numérisation, à la robotique, aux nanotechnologies, à l’intelligence artificielle et aux énergies renouvelables. Sur le plan institutionnel, l’Algérie s’est réjouie du consensus afro-russe visant à promouvoir une représentation plus équitable de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU et à renforcer la place du continent au sein des institutions bancaires, monétaires et commerciales internationales. Partant de ces convergences stratégiques, et face à un monde en perte de repères marqué par le recul des valeurs, le dérèglement des équilibres et l’affaiblissement des normes, Ahmed Attaf a affirmé que le partenariat Afrique–Russie a atteint un degré de maturité qui l’habilite à devenir un pilier du chantier global de reconstruction d’un ordre international plus juste et plus équitable. Il a insisté sur la nécessité de consacrer le droit international comme référence souveraine, d’adopter un multilatéralisme inclusif fondé sur la participation de toutes les nations sans exclusion et de renforcer le rôle central des Nations unies en tant qu’espace de dialogue, de médiation et d’action collective au service de la paix, de la sécurité et de la prospérité universelles.
Selon lui, l’édification d’un système mondial équilibré ne pourra se faire qu’à travers la consolidation du partenariat Afrique–Russie et le respect des principes d’égalité, d’équité et de souveraineté des nations, dans une dynamique conjointe visant à préserver les intérêts du continent, protéger sa stabilité et assurer son avenir géopolitique, économique et humain.
Nora Mohammedi






